L’égalité entre les hommes et les femmes passe forcément par l’égalité financière. Mais parler d’argent – un concept plutôt de droite –, cela se fait peu. D’autant que le féminisme, c’est plutôt de gauche. Combien d’hommes, atterrés pourtant par les écarts de salaires, chiffrés à 18% au plan national –, communiquent leur revenu à leurs collègues féminines?
C’est encore pire en amour, car en amour, on ne compte pas. Surtout si on est une femme: on deviendrait vénale. Une femme donne, c’est dans sa nature! Elle offre son temps et son écoute. Elle pense aux cadeaux d’anniversaire, aux courses, aux devoirs. Elle prend soin, console, fait la vaisselle, la lessive et cuisine. C’est terriblement vrai dès qu’arrivent les enfants.
Et c’est dramatiquement immatériel, tout ce temps. Il n’est comptabilisé nulle part. Il s’agit plutôt de trous dans le CV, de temps partiels plus ou moins imposés, de cotisations retraite qui diminuent mois après mois. La facture est salée au moment des divorces.
Les Suissesses ont obtenu le droit de vote en 1971. Et celui d’ouvrir un compte bancaire à leur nom, sans l’accord de leur époux, en 1988, soit dix-sept ans plus tard. Sept ans après l’inscription de l’égalité entre femmes et hommes dans la Constitution. Ce n’est pas anodin: l’argent, comment souvent, est le nerf de la guerre.
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Éditorial – L’argent, le nerf de la guerre
Penser l’égalité entre femmes et hommes en oubliant la question financière est un non-sens.