Théâtre et féminismeL’amour se réinvente au Théâtre du Loup
Le spectacle musical de la compagnie L’Hydre folle, reporté depuis mars 2020, s’appuie sur une BD de Liv Strömquist pour brocarder l’emprise du patriarcat sur le couple hétérosexuel.

Après avoir chatouillé la question de la sexualité féminine avec «Tout le plaisir est pour moi» en juin dernier, le Loup inaugure sa nouvelle saison en déplaçant le curseur vers le cœur, siège de l’amour tel que l’ont modelé des siècles de domination masculine. Un thème déjà bien dans l’air du temps au moment où Martine Corbat et Jean-Louis Johannides l’ont empoigné, tout début 2020, quand leur adaptation scénique de la BD publiée dix ans plus tôt par Liv Strömquist était initialement programmée. Dix-huit mois après, combien de livres, films, débats ou spectacles ne sont-ils pas venus grossir le dossier. La fraîcheur des «Sentiments du prince Charles» se cherchera donc moins dans un propos répandu depuis l’essor du mouvement MeToo que dans la belle dynamique intersexe instaurée sur le plateau.