Il y a mille façons d’être une femme et presque autant d’être un homme. Et pourtant, pendant très longtemps, seule la norme hétérosexuelle, un homme une femme, a été imposée à tous comme l’unique modèle acceptable et toléré. Avec mission, pour chaque sexe, de correspondre aux stéréotypes bien «genrés» en vogue, afin que personne ne se perde en route. C’était donner le droit à ce qui est majoritaire de tyranniser et de rejeter tout ce qui est autre, provoquant d’immenses souffrances très souvent silencieuses.
Mais les temps changent, et la société prend peu à peu conscience – à défaut de l’apprécier déjà comme une richesse – que cette diversité existe. À Genève comme partout ailleurs.
C’est dans ce contexte, où rien encore n’est acquis, que la conseillère d’État Nathalie Fontanet pose un jalon important sur le chemin vers une Genève plus respectueuse de la diversité qui la compose. Son nom en dit long sur son ambition: projet de loi sur l’égalité et la lutte contre les violences et les discriminations liées au genre. Sacré programme et une première au niveau national!
Bien sûr, il y a ce coronavirus qui nous empoisonne la vie, le dérèglement climatique qui nous angoisse, les mille tracas du quotidien, mais ce combat-là n’est pas de trop. Il est même essentiel. C’est la dignité qui est en jeu, les droits de la personne, de toutes les personnes et, plus fondamentalement, du droit de toutes et tous d’aimer qui elles ou ils veulent.
Ce projet de loi, dont se saisira cette semaine le Grand Conseil, n’est pas une baguette magique qui va transformer notre monde en un clin d’œil. Il n’est qu’un outil. À nous tous d’en tirer profit pour bâtir une Genève où chacun trouvera plus facilement sa place, parce qu’il se sentira respecté dans ce qu’il est ou choisit d’être.
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L’éditorial – Laissons-les s’aimer. Tout simplement