La commission d’enquête sur l’affaire de Mancy a rendu ses travaux. Après l’avalanche de rapports sur ce foyer chargé d’enfants gravement handicapés, on pensait apprendre qui savait quoi et quand, bref, quels étaient les torts des employés, des directions de foyer, de l’Office médico-pédagogique, des secrétaires généraux du Département de l’instruction publique (DIP) et de sa patronne.
À tort, selon nous. La commission n’a pas voulu pondérer les responsabilités des uns et des autres. Un agenda assez évocateur des interventions, montré durant la conférence de presse, ne figure d’ailleurs pas au rapport et plusieurs de ses points soulèvent des interrogations.
Pour l’essentiel, la commission n’infirme pas la version de la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta, qui dit ne jamais avoir été mise au courant de l’ampleur de l’affaire avant mars 2021. Mais l’accablante répétition des manquements conduit bien à mettre en cause la responsable qui, «en tant que capitaine du DIP», comme le déclare la députée Jennifer Conti, l’une des auteurs du rapport, «n’avait pas à charger les seconds qu’elle avait elle-même choisis». In fine, la magistrate paie donc la facture politique de l’affaire.
Mais au-delà de sa personne, c’est bien le «système État», peu réactif, cloisonné, qui est en cause. Malgré les recommandations de la commission, on voit mal comment la situation changera, tant semblent lourdes les tendances qui s’opposent à la prise de responsabilité dans la transparence, des employés et des cadres de l’État. De ce point de vue, l’affaire de Mancy n’est pas close.
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L’éditorial – L’affaire de Mancy n’est pas close
Le rapport des députés sur l’affaire du foyer, chargé d’enfants gravement handicapés, met en cause jusqu’à la cheffe du DIP. Mais c’est le fonctionnement même de l’État qui est remis en question.