Souvenez-vous: le «bon» côté du Covid, c’était l’opportunité que la pandémie offrait pour construire un monde plus durable. Mais une fois la crise passée, les bonnes résolutions ont vite été oubliées. Aujourd’hui, peu importe que les experts alarment à propos d’un réchauffement pire et plus rapide encore que prévu, l’humanité s’empresse de foncer dans le mur.
Exemple avec l’aéroport de Genève, dont le trafic aérien a repris presque comme avant la chute observée durant la crise sanitaire. Certes, l’utilisation d’avions moins polluants a limité un peu les dégâts, mais miser sur la technologie ou les carburants produits avec de l’électricité renouvelable est une chimère, à en croire une étude de l’ONG Noé21 commandée par les Verts.
Pour respecter les objectifs climatiques, l’aéroport doit revoir drastiquement à la baisse les projections de 20 à 25 millions de passagers en 2030. Les riverains sinistrés à cause du bruit n’en peuvent plus. Une bonne partie du territoire impacté par l’aéroport est inconstructible. Trop longtemps, seuls les bénéfices de l’aéroport pour dynamiser Genève et son économie ont pesé dans la balance.
Décroissance, sobriété, les mots font-ils peur? Pourtant, le virage climatique à l’aéroport est à portée sans couper la ville du reste du monde ou demander un effort trop important aux voyageurs.
Selon Noé21, près de la moitié des passagers pourraient prendre le train pour des trajets de moins de huit heures si cette offre était mise sur pied. En parallèle, il faudrait taxer le kérosène pour mettre fin à une forme de subvention cachée et à une concurrence déloyale envers le rail. Genève-Londres en train, moins cher qu’en avion, pas beaucoup plus long de porte-à-porte et plus doux pour la planète? On attend quoi?!
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Éditorial – L’aéroport doit décroître, il y a urgence climatique
Nombre de villes européennes pourraient être à portée de train si l’offre était développée. On attend quoi?