
Genève, 23 janvier
Malheureux, et changé depuis lors, le titre «Un piéton renversé par une voiture, la circulation rétablie à la rue de Lausanne», apparu sur le site de la «Tribune de Genève» ce 14 janvier, témoigne du climat de la mobilité à Genève. Ainsi, un humain renversé et au «pronostic vital engagé» a fait obstacle au trafic trop longtemps. Circulez! Plus rien à dire. Vraiment?
D’abord, on s’étonnera que le porte-parole de la police incrimine le blessé – «s’engager de façon intempestive sur la chaussée peut avoir des conséquences dramatiques» –, alors qu’il indique qu’il «a traversé la route hors du passage pour piétons à la hauteur du numéro 26», en toute légalité, donc, puisqu’il n’y a pas de passage clouté à moins de 50 mètres.
On relèvera ensuite qu’alors que près de la moitié des ménages de la ville de Genève n’ont pas de voiture et que si «Genève est en tête des cantons où des accidents impliquent des piétons», c’est surtout la ville reine des déplacements à pied (48 %).
Enfin, si juger les protagonistes sans connaître leur état de sobriété ou la vitesse du véhicule est impossible, il faut, en revanche, questionner la nécessité de rouler à 50 km/h dans l’hypercentre. L’accident aurait-il été moins grave, voire évité, sans les recours contre la généralisation du 30 km/h? L’initiative cantonale «Pour un canton qui marche!» des Vert-e-s permettra de redéfinir les priorités des moyens de transport, préserver la santé et la vie des citoyens et, enfin, remettre le piéton au centre de la ville.
Waël Almoman, candidat des Vert-e-s au Grand Conseil
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Lettre du jour – La vraie place des piétons