La Ville s'est tricotée un budget 2017 dans la douleur
Cahin-caha, les élus municipaux ont poursuivi jeudi l'examen du budget 2017, qui s'est achevé dans la nuit. Des référendums ne sont pas exclus.

Le scénario répétitif du passage en revue des 84 amendements tentant de modifier le budget 2017 de la Ville de Genève sorti de la Commission des finances s'est poursuivi jeudi jusque tard dans la nuit. Sans dommage pour la majorité formée par le PLR, le PDC, l'UDC et le MCG! La droite élargie a mis en échec systématiquement toutes les tentatives de la gauche et du Conseil administratif de revenir sur les coupes imposées.
Dès lors, et bien que le vote final ne fût pas encore intervenu à l'heure où nous publions cet article, les chiffres généraux ne devraient pas évoluer de manière réellement perceptible. A la fin du deuxième débat, les charges nettes s'élevaient à 1,147 milliard de francs et les revenus nets à 1,151 milliard. La droite élargie sera ainsi parvenue à porter l'excédent à 3,696 millions, alors que le projet du Conseil administratif ne visait qu'un fragile équilibre (+360 000 francs).
Au tour de Kanaan
Mais que d'effort il aura fallu déployer pour en arriver là. Jeudi, c'était principalement au Département de la culture et du sport de Sami Kanaan et à celui de la Cohésion sociale et de la solidarité d'Esther Alder de passer sur le gril. Des combats menés, et bien menés, mais perdus d'avance.
Le premier a en fait également tenté de rassurer Ensemble à gauche sur les effets de la coupe de 610 000 francs opérée par le Conseil administratif dans son département. «Nous n'avons touché aucune subvention, a précisé le socialiste. Nous dégagerons ces économies sans toucher aux prestations, en demandant à l'administration de renforcer des collaborations.»
Sami Kanaan s'est ensuite défendu comme un lion pour tenter d'éviter les diverses coupes dans des subventions ou des rubriques, cette fois imposées par la droite et le MCG. A chaque vote, le résultat a été quasi identique: plus ou moins 39 non contre 33 oui.
Un département passablement touché
La Verte Esther Alder s'est à son tour prêtée à l'exercice frustrant de se heurter à un mur. Son département en ressort particulièrement touché. Aux 465 000 francs économisés par les arbitrages du Conseil administratif, la droite a encore retiré 250 000 francs des dépenses générales ou encore 90 600 francs du financement de l'allocation de rentrée scolaire.
La fin du deuxième débat est intervenue à 22 h 55. Mis au vote, le budget a été adopté, à ce stade, par 41 voix venues du PDC, du PLR, de l'UDC et du MCG - contre 36 non (PS, V et Ensemble à gauche). Allait-on en rester là, et rapidement conclure le 3e débat? Pas vraiment, c'est le moins que l'on puisse dire.
Nouvel essai de la gauche
A la reprise du 3e débat, à 23 h 25, le président du Conseil municipal, Rémi Burri, annonçait en effet que 57 amendements avaient été redéposés pour être discutés. On y trouvait un amendement général du PS (revenir sur toutes les coupes adoptées par la Commission des finances), de très nombreuses demandes déposées par Ensemble à gauche de rediscuter des points précis, ainsi que quelques amendements du Conseil administratifs et de partis de la droite élargie.
L'acceptation d'une motion d'ordre a toutefois limité le débat à une prise de position générale de trois minutes par groupe au préalable, une règle s'appliquant aussi au Conseil administratif. Ensuite, le Municipal est passé aux votes, amendement par amendement. Sans même attendre leur issue, on peut parier que rien d'important n'aura bougé à la fin de cet exercice.
Des référendums dans l'air
Prenant acte du résultat inévitable de ce dernier débat, Sandrine Salerno a clairement exprimé le désaccord du Conseil administratif. «Toutes les coupes que vous avez introduites n'étaient ni bienvenues ni indispensables, a lancé à la droite élargie la responsable des Finances. Sur ce 3e débat, nous n'aurez pas notre soutien. Une collectivité publique n'est pas un jouet.»
Le dossier n'est cependant pas forcément clos. «Notre travail, maintenant, c'est de définir sur quelles coupes nous allons lancer des référendums et de vérifier si c'est légalement possible», expliquait en aparté Tobias Schnebli, d'Ensemble à gauche.
Les Verts et le PS suivront-ils le mouvement? La socialiste Albane Schlechten a en tous les cas indiqué dans sa déclaration que c'est la voie que suivra son parti. On a donc sans doute pas fini de parler du budget 2017 de la Ville de Genève.
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