C’est l’histoire étonnante de la semaine: comme l’a révélé la «Tribune de Genève», la Ville devra payer des millions de francs en plus pour son électricité, après avoir choisi de s’approvisionner… sur le marché libre.
Oui, vous avez bien lu: notre Conseil administratif de gauche, champion des services publics, ennemi du libéralisme et de la concurrence dans les biens de première nécessité, a tourné le dos au marché régulé, dans l’espoir de payer moins cher.
«Les contribuables devront payer 5 millions de plus cette année, 7 l’an prochain.»
Pas de chance: les tarifs ont explosé, et avec eux la facture pour les contribuables. Il faudra payer 5 millions de plus cette année et 7 millions l’an prochain.
Encore une Genferei? Avant de taper sur la Ville, n’oublions pas qu’il est facile de juger une décision (prise en 2009) lorsqu’on en connaît le résultat. Si les prix étaient restés bas, sans doute aurait-on salué la sagacité de ces élus municipaux soucieux des deniers publics.
Il n’empêche, le cas illustre les contradictions de la Ville de Genève. Elle houspille le néolibéralisme, mais en tire profit lorsque ça l’arrange. En encaissant de juteuses recettes fiscales provenant du secteur bancaire ou du trading de pétrole. Ou en tentant de payer moins cher son électricité grâce à la concurrence.
Spéculation
La morale de l’histoire? La Ville aurait dû mettre ses actes en conformité avec ses discours, en protégeant mieux son approvisionnement énergétique, un domaine stratégique, des aléas de la spéculation.
Le seul avantage de cette facture douloureuse sera d’accélérer le mouvement en direction d’une plus grande sobriété énergétique. Les services publics, comme chacune et chacun d’entre nous, ont intérêt à économiser l’électricité autant que possible. Pour la planète à moyen terme, pour notre porte-monnaie dans l’immédiat.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’éditorial: crise énergétique – La Ville de Genève et les joies du libre marché
Les élus de gauche ont choisi le marché libre. Conséquence: la facture d’électricité explose.