
Versoix, 8 janvier
Le courrier de lecteur intitulé «Il faut libérer la Versoix des barrages» paru le 6 janvier passe à côté d’une réalité historique majeure. Depuis le Moyen Âge, le cours d’eau qui s’écoule de Divonne à Versoix a été et est encore utilisé pour soutenir l’activité humaine.
L’excellent ouvrage «La Versoix, patrimoine hydraulique», publié en 2001 par Benedict Frommel pour le Service des monuments et des sites du canton, montre les très nombreux lieux où la Versoix a été source d’énergie.
Les armoiries de la commune de Versoix portent des «fasces ondées» symbolisant notre rivière, sans laquelle Versoix n’aurait jamais connu son développement économique, industriel et artisanal.
Les papeteries (de Saint-Loup, de la Bâtie, puis de Versoix) ont fait la réputation de notre site, notamment par la fabrication dès le XVIe siècle du papier bible… D’autres roues ont servi à la création d’outils (les martinets), ou à actionner en partie l’usine de chocolats Favarger.
Oublier le patrimoine hydraulique de la rivière Versoix, c’est escamoter les développements qui ont conduit nos ancêtres à juxtaposer l’usage de la force hydraulique et le maintien de son écoulement naturel. Tous les barrages sur la Versoix sont équipés depuis un bon quart de siècle d’ouvrages piscicoles laissant libre le passage aux différentes espèces peuplant la rivière.
Qu’à la Vieille Bâtie ou à Richelien on utilise encore l’énergie de la Versoix pour assurer une production électrique locale et bienvenue (en ces temps de besoins indigènes), c’est la preuve que les gens d’ici sont à la fois conscients des intérêts naturels et des possibilités d’action qu’offre notre environnement, auquel tous sont très attachés.
La Versoix, source d’énergie, peut et doit continuer à fournir ses bienfaits régionaux tout en respectant le statut du vallon dans lequel elle s’écoule, d’importance nationale.
L’Association Patrimoine versoisien organise une conférence-débat le 13 février 2023 à 20 h 30, «La Versoix, source d’énergie», qui se tiendra à la galerie du Boléro (face à la gare de Versoix), entrée libre.
Pour maintenir le bon équilibre entre ressources énergétiques et respect de la nature et de la biodiversité, il est nécessaire de prendre le recul historique et de ne pas oublier d’où nous venons, pour éclairer l’avenir vers lequel nous irons.
Yves Richard, président Association Patrimoine versoisien
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Lettre du jour – La Versoix: une réalité historique à respecter