Le Luxembourg, l’Irlande et la Suisse constituent le trio de tête du PIB par habitant des pays de l’OCDE, qui étaient en 2021 dans l’ordre respectif en USD d’environ: 133’000, 100’000 et 91’000. Celui de la riche Norvège, 89’000.
L’OCDE a tancé le Luxembourg pour son mode de calcul, car pour obtenir un tel beau résultat, ce pays divise son PIB total par le nombre d’habitants, et ne tient pas compte des frontaliers, qui génèrent environ le tiers du PIB.
Compte tenu des particularités de l’Irlande, qui sert d’une façon exagérée comme lieu de parcage des bénéfices de plusieurs multinationales, et la Suisse avec ses innombrables entreprises étrangères et ses 355’000 frontaliers, il serait permis de croire que les PIB de ces deux pays ne sont pas suffisamment sincères, tout comme celui du Luxembourg, pour mesurer leurs richesses.
Un autre indicateur économique qui revêt une importance majeure est le RNB (revenu national brut), qui a pris la place dans l’Union européenne depuis 1993 du PNB (produit national brut).
Le RNB correspond à la somme des revenus (salaires et revenus financiers) perçus, pendant une période donnée, par les agents économiques nationaux, à l’intérieur et à l’extérieur du pays (exclusion faite, donc, des revenus des entreprises étrangères qui opèrent dans le pays). Cet indicateur reflète normalement mieux la richesse d’un pays mais pas forcément le bien- être de ses habitants.
La variation entre PIB et RNB dans la majorité des pays de l’OCDE tient dans une marge de plus ou moins 5%. En France, le RNB est de 16% supérieur à son PIB. Les RNB par habitant au Luxembourg et en Irlande sont d’environ 30% moins élevés que leurs PIB par habitant.
Les entreprises suisses et les résidents en Suisse ont des revenus de l’étranger assez conséquents, ce qui rend aussi inopérante l’observation du RNB pour mesurer notre richesse.
Il ne nous reste qu’un seul indicateur fiable, calculé par l’imperturbable OFS (Office fédéral de la statistique), pour mesurer l’évolution de la richesse de la population résidant de notre pays. Cet indice est: «le revenu net disponible par ménage», calculé à partir du revenu brut moins les dépenses pour les assurances sociales, impôts et assurance maladie de base.
Il était de 415 milliards de francs suisses en 2021 alors que notre PIB de cette même année est de 730 milliards. À noter qu’en moyenne il y a 2,19 personnes par ménage en Suisse.
En 2001, avant l’entrée en vigueur de la libre circulation, le revenu disponible mensuel par ménage et par mois s’élevait à 6425 francs. En 2020 il était de 7070 francs. Seulement 1,50% d’amélioration en deux décennies, en tenant compte de l’inflation pour cette période qui était de 8,50%, une stagnation affolante de notre niveau de vie, alors qu’elle est en nette progression dans plusieurs pays de l’OCDE et le reste du monde. Notre PIB par habitant a progressé de 64’500 francs en 2001 à 90’000 fr. en deux décennies. Un indicateur en trompe-l’œil qui nous attire la jalousie gratuitement.
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L’invité – La vérité sur l’affaire Pé-i-Bé