Lutte contre l’épidémieLa Suisse veut acheter 100’000 doses de vaccin contre la variole
L’Office fédéral de la santé publique prévoit d’acquérir le vaccin de Bavarian Nordic ainsi que 500 unités d’un médicament antiviral.

La Confédération devrait acquérir 100’000 doses de vaccins contre la variole, dont 40’000 pour lutter contre la variole du singe. Pink Cross salue un «premier pas» et demande que la vaccination soit organisée le plus vite possible dans les cantons.
«Nous avons pris la situation au sérieux très tôt, a assuré le ministre de la Santé Alain Berset à la RTS. Mais cela a été très complexe». L’Union européenne a par exemple écarté la Suisse d’une démarche collective pour se procurer des vaccins, alors que les quantités achetées par la Confédération sont assez petites, a-t-il relevé.
Pour le conseiller fédéral, la décision de mercredi constitue «un pas important». Il ne sait touteofi spas quand le premier vaccin pourra être administré: «il n’est pas encore autorisé en Suisse et doit encore être acheté».
«La demande internationale est énorme» et une seule entreprise produit le vaccin, a-t-il souligné, ajoutant que le parlement doit encore donner son feu vert au crédit. «Nous essaierons d’aller le plus vite possible, évidemment».
Plus de 400 cas
À ce jour, 424 cas de variole du singe ont été enregistrés en Suisse, principalement dans les cantons de Vaud, de Genève et de Zurich, indique mercredi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) sur son site internet. Selon les estimations du gouvernement, environ 20’000 personnes seraient intéressées au vaccin.
La vaccination est recommandée aux personnes ayant eu des contacts avec des personnes malades. Le but est d’interrompre les chaînes de transmission et de protéger également les enfants, les femmes enceintes et toute autre personne à risque.
Les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les personnes transgenres changeant régulièrement de partenaires sexuels et les personnes exposées au virus de la variole du singe pour des raisons professionnelles peuvent également se faire vacciner à titre préventif.
Achat centralisé
L’OFSP prévoit d’acquérir le vaccin de Bavarian Nordic et le médicament antiviral tecovirimat du fabricant SIGA. Les doses seront achetées de manière centralisée, car les entreprises ne fournissent actuellement que les États. Les doses seront distribuées aux cantons par la Pharmacie de l’armée.
Swissmedic n’a pour l’instant pas autorisé ces produits. Leur utilisation est fondamentalement possible, mais elle nécessite de bien informer les personnes qui se font administrer ces produits.

Les coûts sont estimés à 8,6 millions de francs. Ils seront pris en charge par le Département fédéral de l’intérieur (DFI) jusqu’à ce que les conditions pour un remboursement par l’assurance obligatoire soient mises en place.
En plus des doses pour lutter contre la variole du singe, l’armée achètera 60’000 doses du vaccin et 500 unités du médicament afin de reconstituer les stocks avec des vaccins de troisième génération, que la Suisse ne possède actuellement pas. Elles permettront de faire face à une épidémie de variole (variola major) puisque les vaccins sont identiques.
«Enfin»
«Le Conseil fédéral réagit enfin», a commenté Pink Cross. Pour l’association faîtière des organisations gays, ce «premier pas» a été obtenu aussi grâce à la pression organisée par la communauté concernée. Maintenant, la vaccination doit être possible au plus vite dans les cantons.
L’Aide suisse contre le sida demande aux cantons de collaborer avec les centres de santé sexuelle pour informer les personnes concernées. Elle souhaite aussi que les critères d’éligibilité et les processus soient unifiés à l’échelle suisse.
«Il faudra que le critère de répartition soit favorable aux cantons-villes, qui sont plus confrontés à cette problématique que les cantons ruraux.»
De son côté, le conseiller d’État genevois Mauro Poggia a dit espérer que la mise à disposition des doses dans les cantons ne se fasse pas en proportion de la population. «Il faudra que le critère de répartition soit favorable aux cantons-villes, qui sont plus confrontés à cette problématique que les cantons ruraux», a-t-il déclaré à Keystone-ATS.
Les cantons de Genève et de Vaud avaient indiqué, dans une démarche commune, vouloir se fournir directement chez le fabricant du vaccin, Bavarian Nordic. Selon Mauro Poggia, cette réaction «a sans doute suscité une accélération au niveau fédéral».
ATS
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