Un rapport remis à l’ONULa Suisse doit en faire davantage en matière de santé sexuelle
La faîtière des centres de santé sexuelle, en collaboration avec «Sexual Right Initiative», met en avant différentes revendications, comme la contraception gratuite.

La Suisse doit améliorer sa politique et en faire davantage en matière de santé sexuelle. La faîtière des centres de santé sexuelle, en collaboration avec «Sexual Right Initiative», a remis un rapport alternatif en ce sens au Conseil des droits humains de l’ONU. Contraception gratuite, éducation sexuelle harmonisée et meilleures statistiques sur les questions de genres font partie de ses revendications.
L’organisation Santé sexuelle Suisse (SSCH) estime que la Suisse devrait élaborer «une stratégie nationale de santé sexuelle et que celle-ci soit mise en œuvre dans tous les cantons», indique-t-elle jeudi dans un communiqué.
Cette stratégie devrait notamment garantir que les moyens de contraception soient accessibles à toute personne en Suisse, sans obstacles financiers par exemple.
Une stratégie nationale permettrait aussi de lever certaines inégalités entre régions en matière d’éducation sexuelle. L’organisation estime que tous les jeunes suisses devraient bénéficier durant leur scolarité «d’une éducation sexuelle holistique, fondée sur des critères validés au niveau national.»
Meilleures statistiques
L’organisation faîtière aborde aussi la question de la violence sexuelle. Selon elle, la Suisse doit se conformer «impérativement» à la Convention d’Istanbul. Toutes les victimes doivent également pouvoir être aidées, même si l’infraction a été commise à l’étranger.
SSCH exige également que la Suisse comble certaines «lacunes juridiques» en matière de protection contre les discriminations envers les personnes LGBTI+. Cela passe notamment par une meilleure récole de données, via l’Office fédéral de la statistique, pour mieux prendre en compte les personnes non binaires.
Rapport de l’ONU
Ce rapport a été rédigé dans le cadre de l’examen périodique du Conseil des droits humains de l’ONU, qui évalue régulièrement la situation dans les États membres. Le quatrième examen de la Suisse est prévu pour janvier 2023. Jusqu’à la mi-juillet de cette année, la société civile suisse a la possibilité de soumettre ses observations au Conseil des droits humains de l’ONU, précise SSCH dans son communiqué.
D’autres dossiers
Le sujet de la santé et de la prévention sexuelle est récurrent sous la Coupole fédérale à Berne. Plusieurs interventions, motions ou postulats ont été déposés sur le sujet. Si la majorité a souvent été liquidée, certains objets n’ont pas encore été traités par les parlementaires.
On peut citer par exemple, la motion de la conseillère nationale genevoise Stefania Prezioso Batou (Ensemble à Gauche) qui demande la gratuité intégrale de la contraception et de la santé sexuelle.
Lors de la session d’été, le Parlement a également accepté de moderniser le droit pénal en considérant comme un viol «toute forme de pénétration, quel que soit le sexe de la victime». Mais des voix s’élèvent, notamment du côté d’Amnesty International, pour changer encore davantage la définition du viol en Suisse.
ATS
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