La Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU!

C'est maintenant une certitude, le Conseil fédéral est en route pour un autre conseil: le Conseil de sécurité de l'ONU. Transmis récemment au parlement, le rapport du Conseil fédéral sur la candidature de la Suisse en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité pour 2023-2024 constitue ainsi la dernière étape d'un long processus de discussion initié en 2011. Mais cet effort n'a pas suscité que des réactions positives. L'argument veut que la participation de la Suisse au Conseil de sécurité soit incompatible avec la neutralité suisse, mais ce scepticisme repose cependant sur un raisonnement erroné.
La Suisse ne serait pas le premier pays neutre à entrer au Conseil de sécurité. D'autres Etats neutres, comme la Belgique, l'Irlande ou le Costa Rica, y ont siégé à plusieurs reprises. De plus, lors de sa demande d'adhésion à l'ONU en 2002, le Conseil fédéral avait précisé que la Suisse était un Etat neutre et le resterait même en tant que membre de l'ONU.
Conformément à la Charte des Nations Unies, la Suisse peut décider de manière autonome de la forme de sa participation aux missions de maintien de la paix. Elle restera donc souveraine quant à sa participation à ces missions et ce, indépendamment de son vote initial sur les résolutions. En résumé, la Confédération n'aura aucune obligation autre que celles auxquelles elle a déjà souscrit en tant que membre de l'ONU. Non seulement la neutralité ne représente pas un obstacle au Conseil de sécurité, mais une participation suisse sera même complémentaire aux objectifs nationaux de la politique étrangère. En effet, il est mentionné à plusieurs reprises dans la Constitution fédérale que la Confédération doit veiller à la paix dans les relations internationales. Ainsi, la neutralité ne doit pas être comprise comme un but en soi, mais comme un moyen d'atteindre ce but. De même, la paix et la préservation de la sécurité internationale sont des objectifs primordiaux de la Charte de l'ONU et le Conseil de sécurité joue un rôle central dans l'approche de ces objectifs. En cas de conflit pouvant menacer la paix mondiale et la sécurité internationale, le Conseil de sécurité est appelé à inviter les parties concernées à résoudre le conflit de manière pacifique. Ce n'est que si cette approche s'avère inefficace que le Conseil de sécurité peut adopter des mesures militaires. Et même dans ce cas de figure, la Suisse pourra toujours agir en tant qu'Etat autonome et indépendant, défendant sa neutralité de manière complète.
En plus de sa neutralité conservée, la Suisse aura l'opportunité de se concentrer sur son activité traditionnelle de médiation et de promotion civile de la paix. De surcroît, un tel siège facilitera l'accès aux grandes puissances permettant de mieux communiquer les intérêts et les valeurs helvétiques. Finalement, la Suisse aura une plus grande capacité d'influence qui lui permettra de mieux défendre ses demandes répétées de réformes du Conseil de sécurité.
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