Festival de théâtreLa Scène vagabonde fait un détour du côté de chez Caecilia
Désormais locataire du théâtre en dur rue Carteret, Valentin Rossier y accueille les reprises prévues pour le parc Trembley, mis au repos.

Depuis 2019, on avait pris l’habitude de fouler l’herbe fraîche du parc Trembley pour aller au printemps cueillir les spectacles qu’on avait manqués dans les salles institutionnelles. Valentin Rossier organisait ces séances de rattrapage champêtres à l’enseigne du Scène Vagabonde Festival, un rendez-vous concocté suite à la fin de son mandat de direction au Théâtre de l’Orangerie. L’occasion, pour les artistes comme pour les spectateurs, de joindre le théâtre à l’agréable.
Pour sa 4e édition, la manifestation ne pourra pas se dérouler cette année dans son lit vert où la lumière pleut. Les services de la Ville ont, pour des raisons de maintenance, décidé de laisser reposer temporairement la parcelle concernée. Or il se trouve que le meneur de la New Helvetic Shakespeare Company a récemment jeté son dévolu sur le bâtiment de style Art nouveau qui abrite la Scène Caecilia toute proche. L’association Artistes Associés qu’il a cofondée en 2020 avec Georges Guerreiro et Elena Hazanov loue en effet depuis deux ans les lieux, rue Carteret, qu’ils ont entièrement rénovés.

Cette belle salle au charme vieillot, reste à la faire rayonner. Bingo, Valentin Rossier en fera son nouveau havre d’été. Le Scène Vagabonde Festival 2023, délaissant la fleurette, s’immiscera entre ses murs du 9 juin au 29 juillet prochains. Son tous-ménages désormais distribué dans le quartier de la Servette, sa campagne publicitaire lancée dans les TPG, ne manquait que le relais de la presse. Dont acte.

Une précision s’impose cependant. En aucun cas ne faut-il considérer Caecilia comme un Loup ou un Grütli. Si notre département de la Culture soutient à hauteur de 25’000 francs annuels les compagnies toutes confondues qui s’y donnent en spectacle, c’est à la condition que le plateau serve aux répétitions les deux tiers de l’année. La structure Rive droite reste dévolue au travail de recherche, pas à l’exploitation de pièces, qui ne peut excéder une durée de quatre mois.
La tenue imminente de Scène Vagabonde annulera par conséquent celle d’un second Hiver à Caecilia en fin d’automne, le quota pour 2023 ayant été atteint. Son objectif à terme, Valentin Rossier ne le cache pas: il s’agirait d’instituer une Rentrée à Caecilia «d’utilité publique», selon lui, qui agrège les deux projets tout en ciblant un public de jeunes et de collégiens, ce qui, nul doute, saurait titiller le DIP.

Car au nombre des reprises favorisées figure une majorité de spectacles à texte, souvent classique. Tenez, du 9 au 24 juin à venir, le Genevois recréera «L’Île des esclaves» de Marivaux, ce «laboratoire de l’ordre social» qu’il avait monté en 2019, avec une distribution légèrement différente. Si la «Joie de vivre» de Charles Nouveau (28 juin-8 juillet) ne relève pas du répertoire de la Comédie-Française, «le phrasé nonchalant de l’humoriste nous ramène à la qualité de sa langue», plaide Rossier. Enfin, troisième et dernière proposition, les «Contractions» très écrites du Britannique Mike Bartlett, mises en scène par Elidan Arzoni en 2019, résonneront à nouveau du 14 au 29 juillet, sur le thème du pouvoir impitoyable qui s’exerce au sein d’une entreprise.
Festival Scène vagabonde, du 9 juin au 29 juillet au Théâtre Caecilia, www.scenevagabonde.ch
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