La revanche de Netanyahou sur Kadhafi
De la diplomatie israélienne au Brexit, des Chinois à Genève à la politique d'asile, extraits des préoccupations des blogueurs.

Percée diplomatique d'Israël en Afrique
Maurice-Ruben Hayoun.C'est une véritable défaite, même posthume, pour le défunt colonel Kadhafi, qui a connu la fin peu glorieuse que l'on sait. Alors qu'Israël s'était installé dans la quasi-totalité des Etats africains, le bouillant colonel libyen avait tout fait pour exclure l'Etat juif d'Afrique, une Afrique qu'il arrosait de ses millions de dollars. Progressivement, l'Etat juif fut exclu des chancelleries africaines, au point de devenir presque inexistant (…). Aujourd'hui, Benyamin Netanyahou a pris une brillante revanche: l'Ouganda, le Kenya, le Rwanda et l'Ethiopie. C'est royal. Le premier ministre a même émis le souhait de se voir conférer le statut d'observateur de l'Union africaine. (…) Il serait bon que ces relations nouvelles favorisent la paix sur place.
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L'esprit du faucon
Marie-France de Meuron.Le Brexit fait couler beaucoup de salive, de larmes et d'encre. Bien du monde s'excite mentalement et tergiverse sur le futur, argumente ou imagine. Selon le poste, la formation ou la réflexion de chacun-e, je m'amuse à chercher comment le faucon peut agiter les esprits ou les âmes. Le faucon est un rapace. Qui joue au faucon dans cette dynamique sociopolitico-économique du Brexit? Une vidéo nous dévoile à quel point la City de Londres pourrait bien être animée par l'esprit de cet oiseau. Le «faut qu'on» dénote une incitation impérieuse dont ont fait preuve Mme Merkel et M. Hollande, empressés de rebondir devant un pareil résultat. Très vite, ils se sont vus, avant même que les responsables du Brexit eux-mêmes se fassent à l'idée de leur résultat et, bien sûr, que le gouvernement dans son ensemble prenne la moindre décision. Le faux c. prend des formes différentes selon l'individu qui l'incarne.
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Câlins made in China
Djemâa Chraïti.Sur la plaine de Plainpalais, côté rondeau, un groupe de cyclistes chinois attire l'attention. Devant eux, un jeune homme blond, genre baroudeur, s'exprime dans leur langue. Je m'approche, d'un naturel très curieux, et demande ce qui se passe. Vladimir, notre traducteur improvisé, me dit qu'il s'agit de Chinois originaires de la région de Pékin, qui font un tour à vélo en Europe et que voilà maintenant 45 jours qu'ils voyagent. Enthousiaste, je me mêle à la conversation et pose des questions. Ils réalisent un tour en Europe en brandissant un drapeau «Free hug», «Câlin gratuit». Cinq retraités chinois hilares qui découvrent le monde. Toutefois, pour trois d'entre eux, le vélo a été volé. Je demande: «A Genève?» Comme un seul homme, ils secouent la tête rapidement en s'indignant, semblant dire qu'en Suisse, ce genre de chose est impossible à envisager, que ce ne serait qu'injustice d'accuser ce si bon pays qu'ils paraissent tenir en haute estime. (…) Ils saluent en agitant rapidement la main tout le petit groupe qui s'est formé autour d'eux. Ceux dont le vélo a été subtilisé continueront en train. (…) Et si à notre tour, nous partions faire un tour à vélo en Chine en proposant un «Free hug»? Quelle merveilleuse aventure, je devrais tester en Mongolie lors de mes prochaines vacances.
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Quand le populisme tue la démocratie
Vincent Strohbach.Après la Hongrie, la Grèce, l'Italie, l'Autriche et nous bien sûr, c'est cette vieille et exemplaire démocratie britannique qui vient de nous faire la démonstration que le populisme et la démocratie ne font décidément pas bon ménage. Sauf que l'un comme l'autre sont intouchables. La démocratie parce que c'est effectivement le seul système qui permet au citoyen d'exister en tant que tel (…). Quant au populisme, même si les partis et autres politiciens qui ont compris à quel point cette manière de faire de la politique était efficace mentent et jouent avec les émotions de la population, il n'en demeure pas moins que leur liberté d'expression est une valeur sacro-sainte qui ne peut en aucun cas être revue à la baisse. Nous allons donc au-devant d'une période où ce sont ceux qui parviendront, qui à nous faire peur, qui à nous faire rêver, celles et ceux qui sauront le mieux jouer avec les angoisses, la jalousie ou encore la cupidité, qui l'emporteront lors des prochaines votations et autres élections.
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Agression sexuelle à Manheim: la parole falsifiée
John Goetelen.Selin Gören est une citoyenne allemande habitant à Manheim. Elle travaille auprès de personnes migrantes. (...) Antiraciste et généreuse, Selin Gören a malheureusement subi une agression: un viol. C'était en janvier. Dans sa première déclaration elle affirme que trois hommes parlant allemand l'ont violée. Trois hommes parlant allemand? Pas des migrants arabo-africains, donc. Ouf! la morale antiraciste est sauve (...). Sauf que… elle est par la suite retournée à la police pour changer sa déclaration. Elle avoue alors avoir menti: les trois hommes étaient de type et de langue arabe. Elle assure pour sa défense avoir voulu éviter les amalgames et le racisme. Brillante et terrible démonstration selon laquelle l'idéologie prime parfois sur le réel.
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Places financières: l'attractivité ne se décrète pas
Edouard Cuendet.Depuis le vote historique des Britanniques en faveur de la sortie de leur pays de l'UE, les médias suisses et étrangers débattent de l'avenir de la place financière anglaise. Chacun veut tirer son épingle du jeu et profiter du séisme qui secoue la City. La France est rapidement sortie du bois et a fait état de ses ambitions. Une revue de presse, forcément partielle, permet de suivre les premiers épisodes d'une saga qui va durer encore des mois, voire des années, jusqu'à ce que le sort des relations anglo-européennes soit scellé. Dans une interview accordée au journal Les Echos du 27 juin, Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace, n'y va pas par quatre chemins: «Désormais, le Royaume-Uni va être en dehors de l'Europe. Il n'y a plus aucune raison que le pays continue à bénéficier du passeport européen.» Et il conclut son intervention par un appel solennel: «Nous devons nous mobiliser pour faire de Paris la capitale du financement de la zone euro. Si nous ne profitons pas de cette chance, d'autres pays européens le feront.» Des incantations ne suffiront toutefois pas à provoquer un exode des financiers des bords de la Tamise vers les rives de la Seine. Du côté des économistes, on peut citer un article du Pr Charles Wyplosz, de l'IHEID à Genève, paru dans Le Figaro le 20 juin 2016, peu avant le vote crucial: «Le plus banal, ou presque, c'est qu'on aime la finance à Londres. A Paris, ce n'est ni le cas du président actuel, on l'a entendu désigner son ennemi, ni celui de son prédécesseur, qui a vu dans la crise de 2008 la fin du capitalisme financier (…).»
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Asile: l'illusion du consensus
Yves Brutsch.Un mois après le 5 juin, le rêve de ceux qui se sont amalgamés, malgré leurs contradictions, pour faire aboutir la restructuration voulue par Simonetta Sommaruga a volé en éclats. Dès le lendemain du vote, l'ensemble des partis du centre et de la droite ont proposé de nouveaux durcissements (…). Dans le même temps, la gauche, qui avait, dans sa majorité, soutenu la révision de la loi, n'a cessé de mettre en avant des propositions pour un accueil plus généreux, comme si elle sentait le besoin de se distancer de son vote.
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