Après un nouveau désaveu de la justice, le Conseil d’État a assoupli en fin d’année dernière les règles sur les panneaux solaires. Plus besoin d’autorisation de construire pour en poser dans une zone villageoise protégée. Une simple annonce à l’administration suffit.
Concrètement, cela signifie que les restrictions qui pouvaient être imposées aux propriétaires ne sont plus que des recommandations. C’est notamment le cas des cellules photovoltaïques de couleur assortie aux tuiles, certes esthétiquement intéressantes mais beaucoup plus chères à l’achat, tout en étant moins performantes. D’où un problème de rentabilité qui peut dissuader d’investir dans le solaire.
Cet assouplissement est tout à fait bienvenu. Mais comme dans toute règle, il y a des exceptions. Si certaines sont parfaitement justifiées, par exemple en ce qui concerne les bâtiments de haute valeur historique ou patrimoniale, d’autres peuvent sembler paradoxales.
Ainsi, dans le cas que nous avons relaté dernièrement, et sur lequel nous revenons aujourd’hui, le propriétaire d’une grange, quelconque sur le plan architectural, n’a pas le droit d’y mettre des panneaux solaires noirs ordinaires, considérés comme une atteinte au paysage. En revanche, les immeubles récents construits juste à côté ne sont pas jugés dommageables pour le site…
Il est vrai que les bâtiments restant comme celui-ci soumis à des contraintes réglementaires ne représentent plus qu’une minorité du parc bâti, soit 15%. Le principal enjeu de la transition énergétique ne se trouve donc pas là. Mais si on veut multiplier par cinq la production photovoltaïque d’ici à 2030 – ce qui est l’objectif ambitieux de nos autorités – il ne sert à rien de décourager les bonnes volontés avec une application trop tatillonne des directives. Un peu de bon sens ne fait de mal à personne.
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Éditorial – La règle, les exceptions et le bon sens
Si Genève a assoupli ses directives sur les panneaux solaires, certaines situations peuvent sembler paradoxales.