Secondaire ILa réforme du Cycle passe un premier cap
Le projet de loi qui supprime les regroupements en 9e et en 10e a trouvé le soutien de la gauche et du Centre à la commission de l’enseignement.

La réforme du Cycle d’orientation passe la rampe de la commission de l’enseignement, comme l’a révélé «Le Courrier». Ce projet de loi, qui supprime les regroupements par niveau en 9e et en 10e au profit d’un tronc commun, et qui scinde la 11e année en deux filières, a trouvé les faveurs des commissaires de gauche, du Centre (ex-PDC) et du MCG. Le PLR et l’UDC s’y sont opposés. Un bon présage pour le passage en séance plénière du Grand Conseil – sans doute en novembre si l’urgence est demandée? «Si le PDC et le MCG sont solides, ça passe, anticipe Olivier Baud, président de la commission (Ensemble à Gauche). Le département a fait un travail important, si on attend d’avoir tous les profs formés, et tous les postes, il ne se passera jamais rien. Ce serait dommage si l’approche des élections cantonales provoquait un retournement des positions.»
Le Département de l’instruction publique a bien préparé le terrain en invitant un représentant par parti à faire partie du groupe d’accompagnement politique qui s’est réuni à neuf reprises lors de l’élaboration du projet de loi. De quoi limiter la casse, la preuve: le texte a été adopté sans aucun amendement.
«Ce projet ne règle pas tout, reprend Olivier Baud, mais il est nécessaire, on veillera à avoir des garanties pour qu’il n’y ait pas plus de 18 élèves par classe.»
Patricia Bidaux, commissaire PDC, relève que «la grande espérance de la réforme précédente, c’était de mieux pouvoir orienter les élèves, or l’étude du SRED (ndlr: Service de la recherche en éducation) démontre que ce n’est pas le cas. Ça n’a pas non plus amélioré les questions d’égalité des chances, or pour le PDC, c’est un thème très important, donc nous sommes pour ce projet.»
Dans son rapport de minorité, le député PLR Pierre Nicollier explique les raisons de son refus. L’absence de formation adéquate à l’enseignement différencié (une classe mixte avec plusieurs niveaux) se double des difficultés qu’il faut prévoir dans la gestion d’une classe. Il parle notamment d’une «réforme théorique inapplicable» qui se ferait «au détriment de l’encadrement des élèves les plus faibles».
Du côté de l’UDC, le député Christo Ivanov déplore qu’il n’y ait pas «de renforcement dans des disciplines pouvant être perçues comme plus intéressantes pour un cursus professionnel ou dans la filière social/santé». Selon lui, le projet «va péjorer les niveaux R2 et R1, dont les effectifs risquent de passer de 12 élèves à 18 par classe. C’est un changement trop rapide, car il y a un risque à mettre les élèves qui ont le plus de difficultés dans des effectifs plus élevés.»
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