Coronavirus (direct)Le Covid sur le point d’être une menace similaire à la grippe saisonnière
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L’OMS a indiqué vendredi espérer abaisser cette année son niveau d’alerte maximal sur le Covid-19, estimant que l’épidémie était sur le point de ne plus représenter qu’une menace similaire à la grippe saisonnière.

«Je pense que nous arrivons au point où nous pouvons considérer le Covid-19 de la même manière que nous considérons la grippe saisonnière, à savoir une menace pour la santé, un virus qui continuera à tuer, mais un virus qui ne perturbe pas notre société ou nos systèmes hospitaliers», a déclaré le chef des programmes d’urgence de l’OMS, Michael Ryan, lors d’une conférence de presse.
La pandémie a mis en évidence des «lacunes additionnelles» sur la sécurité des patients, selon la cheffe de l’OSFP. En ouvrant jeudi un sommet de deux jours à Montreux (VD), Anne Lévy a appelé à appliquer les dispositifs internationaux qui ont été lancés jusqu’ici.
«Les défis sont encore nombreux», a-t-elle affirmé devant des centaines d’experts, qui doivent proposer des solutions aux représentants de dizaines de pays attendus vendredi lors de la partie ministérielle de ce cinquième sommet. «Nous avons obtenu toutefois également quelques avancées», a-t-elle ajouté, mentionnant le Plan d’action de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Et «nous savons quelles sont les mesures efficaces pour renforcer la sécurité des patients», dit-elle. «Mais il manque souvent une application adaptée et durable» de ces dispositifs.
Le sommet de Montreux, prévu en 2020, avait été repoussé en raison de la pandémie. Le président de la Confédération Alain Berset et le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyes ouvriront la partie ministérielle.
On est aussi bien protégé contre le Covid quand on a été infecté auparavant par le virus que si l’on a été vacciné, conclut vendredi l’une des plus vastes études sur ce sujet crucial pour la gestion de l’épidémie.
«Même si une infection donne une protection qui diminue au fil du temps, le niveau de celle-ci (...) semble aussi durable, voire plus que celui conféré par la vaccination», conclut ce travail publié dans la revue The Lancet.
Cette comparaison se base sur les vaccins à ARN messager de Pfizer/BioNTech et Moderna, qui sont parmi les plus efficaces contre le Covid et constituent les fers de lance des campagnes de vaccination de nombreux pays occidentaux.
Le sujet n’est pas neuf et beaucoup d’études ont déjà tenté de comparer les risques d’attraper à nouveau le Covid, selon que l’on soit vacciné ou que l’on ait déjà été infecté.
Mais le travail publié dans le Lancet est d’une ampleur sans précédent: il compile une soixantaine d’études préexistantes, avec un recul de plusieurs années qui prend notamment en compte l’émergence fin 2021 du variant Omicron.
Ce dernier s’est révélé beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs et capable d’infecter de nombreuses personnes vaccinées, sans pour autant que celles-ci courent un risque élevé de forme grave.

L’étude du Lancet conclut qu’il en va de même en cas d’infection passée au coronavirus: la protection est plutôt faible contre une réinfection à Omicron, mais solide contre une forme grave.
Ces résultats ne veulent pas dire qu’il est indifférent de se faire vacciner ou d’être infecté pour acquérir une première immunité: il est en effet bien plus risqué de tomber malade, notamment chez les plus âgés.
Toutefois, cette étude donne une vision plus précise de ce que l’on peut attendre au sein de la population du développement d’une immunité «hybride», au fur et à mesure que de plus en plus d’individus auront à la fois été vaccinés et malades au moins une fois.
«A long terme, la plupart des infections frapperont des personnes bien protégées contre les formes graves, à la suite d’une infection précédente, de la vaccination ou des deux», ont souligné des chercheurs, non impliqués dans l’étude, dans un commentaire aussi publié par le Lancet.
Ces résultats laissent donc espérer que les futures vagues de Covid se traduiront par de faibles niveaux d’hospitalisations, concluent-ils.
Le variant Omicron du coronavirus présente une mortalité significativement plus élevée que la grippe saisonnière chez les personnes hospitalisées. C’est le résultat d’une étude représentative menée par l’Université de Lucerne.
Pendant les 30 premiers jours d’hospitalisation, la mortalité était environ une fois et demie plus élevée chez les personnes atteintes par le variant Omicron, a indiqué jeudi la haute école. Les résultats ont été publiés mercredi dans la revue spécialisée Jama Network Open.

Pour comparer l’évolution de la maladie chez les personnes hospitalisées, les données de 3066 personnes atteintes du variant Omicron ont été comparées à celles de 2146 personnes atteintes de la grippe. En revanche, en ce qui concerne la nécessité d’une admission aux soins intensifs, aucune différence n’a été constatée.
Pendant la propagation du variant Omicron, des voix s’étaient élevées en Suisse pour demander que la maladie soit traitée comme une grippe normale. On disait alors qu’une infection par Omicron provoquait des évolutions moins graves que par les autres variants.
La Côte d’Ivoire va rouvrir dans la nuit de mercredi à jeudi ses frontières terrestres, fermées depuis mars 2020 et le début de la pandémie de Covid-19, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres.
«Le Conseil a adopté un décret portant ouverture des frontières terrestres de la Côte d’Ivoire», a déclaré Amadou Coulibaly, précisant que celles-ci seraient rouvertes «à minuit».
La Côte d’Ivoire avait fermé ses frontières terrestres, maritimes et aériennes le 22 mars 2020, au moment où le monde entier se barricadait face à la pandémie.

Si les frontières maritimes et aériennes ont rouvert au bout de quelques mois, les frontières terrestres demeuraient fermées.
La Côte d’Ivoire est frontalière du Liberia, de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso et du Ghana. Des millions de personnes originaires de ces pays vivant sur le sol ivoirien devaient emprunter des chemins de traverse pour se rendre dans leur pays d’origine.
«Nous maîtrisons aujourd’hui les voies de transit clandestin, nous invitons tous les voyageurs à passer désormais par les voies de passage officielles», a déclaré M. Coulibaly.
La Côte d’Ivoire avait été relativement épargnée par la pandémie de Covid-19 avec environ 800 morts, selon les chiffres officiels.
Le mois dernier, le Conseil national de sécurité, présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara, s’était réjoui des «excellents résultats enregistrés dans la lutte contre la Covid-19 depuis 2020» et avait annoncé la levée progressive des mesures prévues dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
Le patron de l’Organisation mondiale de la santé s’est personellement engagé mercredi à tout faire pour obtenir «une réponse» sur les origines du Covid-19.

«Il y a une dimension scientifique et morale à ce problème et nous devons continuer à pousser jusqu’à ce que nous ayons la réponse» sur les origine de la pandémie qui a démarré en Chine fin 2019, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors du point de presse hebdomadaire de l’organisation qu’il dirige à Genève.
Le Département de sociologie et l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève (UNIGE) s’intéressent à la manière dont la pandémie de Covid-19 a affecté nos vies. Leur exposition «Pandémie, les échos du Covid» est à voir dès mardi et jusqu’au 27 avril.
La propagation du virus et les mesures prises pour endiguer la pandémie ont profondément affecté chaque individu et la vie en société, écrivent-ils. L’exposition aborde la question en cinq modules, du monde globalisé aux controverses médiatiques, en passant par les inégalités sociales et économiques, l’apparition de nouveaux objets et la circulation des données personnelles de santé.

Ces questions seront aussi abordées lors de deux tables rondes publiques. La première, le 2 mars, portera sur les inégalités en s’intéressant aux personnes les plus touchées par la crise sanitaire, tandis que la seconde, le 20 avril, se penchera sur les phénomènes de désinformation, fortement présents lors de la pandémie.
Une thérapeute dont les prestations de shiatsu avaient été réduites en raison du télétravail a droit à une allocation pour perte de gain en lien avec le coronavirus. Le Tribunal fédéral rejette un recours de la Caisse vaudoise de compensation AVS qui s’y opposait.
Depuis une décennie, la praticienne proposait ses services au personnel d’une école vaudoise. À la rentrée 2021, l’institution a instauré le télétravail pour la moitié de ses collaborateurs. Il en est résulté une limitation de l’activité de la thérapeute.
En octobre 2021, la caisse a rejeté sa demande d’allocation pour perte de gain. Elle considérait que le télétravail instauré par l’école n’était pas une mesure ordonnée par une autorité cantonale ou fédérale.
Cette décision a été annulée par le Tribunal cantonal. Saisi d’un recours, le Tribunal fédéral confirme cette position. Après la levée en juin 2021 de l’obligation de travail à domicile prévue par l’ordonnance Covid-19, le télétravail restait recommandé. En imposant cette mesure, l’école suivait les injonctions du Conseil fédéral.
Le port du masque n’est plus obligatoire pour le public depuis mercredi sur les sites du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) en raison de la baisse des cas de Covid-19 et de grippe. Il reste uniquement requis pour les personnes présentant des symptômes de maladies respiratoires et pour le personnel médico-soignant et d’intendance lors des contacts avec les patients. Cette dernière mesure de précaution sera levée le 1er mars, indique l’institution.

La fin de la politique dite du «zéro-Covid» décidée par la Chine en fin d’année dernière n’a pas conduit à l’émergence de nouveaux variants, selon une nouvelle étude publiée mercredi dans la revue The Lancet.
La Chine a connu une explosion d’infections après avoir levé ses strictes mesures sanitaires à partir de début décembre, faisant craindre que le pays le plus peuplé du monde ne devienne un terreau fertile pour de nouvelles souches plus transmissibles ou plus graves.
De nombreux pays ont rapidement imposé de nouvelles restrictions aux voyageurs en provenance de Chine, invoquant un manque de transparence sur l’ampleur de l’épidémie, ce qui a provoqué la colère de Pékin.
Mais selon une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet, menée par des chercheurs chinois et qui a analysé 413 échantillons de Pékin séquencés entre le 14 novembre et le 20 décembre, «il n’y a aucune preuve que de nouveaux variants aient émergé» pendant cette période.

Plus de 90% des cas étaient des sous-variants BF.7 et BA5.2 d’Omicron déjà présents en Chine, qui ont été dépassés dans les pays occidentaux par des sous-variants plus transmissibles.
BF.7 représentait les trois quarts des échantillons, tandis que plus de 15% étaient des variants BA5.2, selon l’étude.
«Notre analyse suggère que deux sous-variants déjà connus d’Omicron ont été principalement responsables de la poussée de cas à Pékin, et probablement en Chine dans son ensemble», a déclaré dans un communiqué l’auteur principal de l’étude, George Gao, virologue à l’Institut de microbiologie à l’Académie chinoise des sciences.
Wolfgang Preiser et Tongai Maponga, virologues de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud non impliqués dans la recherche, ont toutefois averti que la période de l’étude couvrait seulement quelques semaines après la levée par la Chine de ses mesures «zéro Covid».
«Si de nouveaux variants ont émergé au cours de la vague, l’étude était probablement trop ancienne pour les détecter», ont-ils déclaré dans un commentaire du Lancet.
La Chine a également considérablement réduit ses tests, affectant potentiellement les résultats, qui ne couvrent d’ailleurs que Pékin et non l’ensemble du pays, ont-ils ajouté.
L’état d’urgence sanitaire, décrété au moment où l’épidémie de Covid-19 prenait le dessus aux Etats-Unis il y a trois ans, prendra officiellement fin le 11 mai, a annoncé lundi la Maison Blanche. Deux déclarations d’état d’urgence avaient été faites dans le pays: une dite «nationale» et une autre de «santé publique».
La fin de ces statuts, entrés en vigueur en janvier 2020 sous la présidence de Donald Trump, mènera à l’arrêt des subventions fédérales des traitements contre le Covid-19, des assurances santé et d’autres aides gouvernementales liées à la pandémie.
Dans les faits, une partie des fonds fédéraux pour venir en aide aux Américains pendant la pandémie se sont déjà taris du fait de décisions du Congrès. Pour le reste des fonds, ceux-ci font l’objet d’âpres discussions politiques.
A cause des mesures drastiques prises au début de la pandémie de Covid, de nombreux enfants ont subi des retards conséquents dans leurs processus d’apprentissage sans les rattraper par la suite, montre une importante étude publiée lundi.
Ces conclusions «confirment la crainte que la pandémie ait donné lieu à d’importants déficits d’apprentissage», résume l’étude, publiée dans la revue Nature Human Behaviour.
Les chercheurs, qui se sont basés sur une quarantaine d’études réalisées dans une quinzaine de pays – entre autres en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, estiment que les enfants ont perdu en moyenne l’équivalent du tiers d’une année scolaire.

Ce chiffre ne donne toutefois qu’une idée très simplifiée de la situation, car il existe d’importantes disparités, en particulier en fonction du milieu des enfants. Les plus défavorisés tendent ainsi à avoir accumulé le plus de retard.
«Cette crise de l’apprentissage est une crise des inégalités», a résumé, lors d’une conférence de presse, le chercheur Bastian Betthauser, principal auteur de l’étude.
Ces retards sont dus aux mesures prises au début de la pandémie, en 2020, pour lutter contre la propagation du virus. Dans de nombreux pays, elles ont inclus des confinements et des fermetures d’écoles.
Même si les retards se limitent à quelques mois, ils peuvent avoir des conséquences majeures par la suite, au point où M. Betthauser évoque un «véritable problème générationnel».
«L’éducation, c’est l’un des facteurs – peut-être le principal – qui détermine ce que sera l’entrée dans la vie active, la réussite sur le marché de l’emploi, la capacité à assurer sa subsistance», a-t-il énuméré.

L’étude constitue le plus complet des travaux en date sur le sujet, même si elle comprend de gros manques sur la situation des pays pauvres.
Certains de ces résultats donnent une idée de la manière dont les retards se sont installés. Ainsi, ils tendent à être bien plus importants pour les mathématiques que pour la lecture.
«Les parents parviennent peut-être mieux à aider leurs enfants à lire qu’à faire des exercices de maths», avance M. Betthauser.
La pandémie de Covid-19, qui entre dans sa quatrième année et a déjà fait des millions de morts, reste assez grave pour maintenir le niveau d’alerte maximal lancé il y a trois ans jour pour jour.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé lundi que la pandémie de Covid-19 reste une urgence de santé publique de portée internationale comme elle l’avait fait pour la première fois le 30 janvier 2020.
Le monde comptait alors moins de 100 cas et aucun décès en-dehors de la Chine.
L’OMS recensait vendredi plus de 752 millions de malades et près de 7 millions de morts, selon les chiffres officiels, très en-deçà de la réalité de l’aveux même de l’organisation.
Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a suivi les recommandations du Comité d’urgence sur le Covid-19, des experts qui se réunissaient pour la 14ème fois la semaine dernière.

«Alors que nous entrons dans la quatrième année de la pandémie, il ne fait aucun doute que nous sommes dans une bien meilleure situation maintenant qu’il y a un an, lorsque la vague Omicron était à son apogée», a déclaré le patron de l’OMS à l’ouverture de son Comité exécutif réuni lundi à Genève pour une semaine.
Mais, a-t-il immédiatement tempéré: «Depuis début décembre, les décès signalés chaque semaine ont augmenté. Au cours des huit dernières semaines, plus de 170.000 personnes ont perdu la vie à cause du Covid-19».
La Chine à nouveau
«Mon message est clair : «Ne sous-estimez pas ce virus, il nous a surpris et continuera de nous surprendre et il continuera de tuer, à moins que nous ne fassions plus pour fournir les moyens sanitaires aux personnes qui en ont besoin et pour lutter contre la désinformation à l’échelle mondiale», avait insisté le directeur général la semaine dernière.
Pour la semaine du 16 au 22 janvier, la moitié des 40.000 décès officiels avaient été enregistrés en Chine.
Malgré des restrictions sanitaires parmi les plus sévères du monde, des variants du virus ont réussi à percer et à la fin de l’année dernière, face à la grogne populaire, les autorités chinoises se sont vues forcées d’abandonner la politique de Covid-zéro.
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La gigantesque vague d’infections, qui a balayé le pays semble désormais s’atténuer. Officiellement le nombre de décès a chuté de près de 80%.
Echaudés par les ratés début 2020, de nombreux pays avaient instauré des restrictions pour les voyageurs venus de Chine.
De fait, l’alerte lancée le 30 janvier 2020, desservie par un nom peu évocateur, n’avait pas réussi à convaincre les autorités et le grand public de l’urgence de la situation. Ce n’est que le 11 mars quand le docteur Tedros a parlé publiquement de «pandémie» pour la première fois que la pire crise sanitaire depuis plus de cent ans a été prise au sérieux.
Toujours pas prêt
Trois ans plus tard, le Comité estime que «la pandémie de Covid-19 est probablement à un point de transition» mais le patron de l’OMS regrette que la surveillance et le séquençage génétique, qui permettent de suivre l’évolution du virus et ses déplacements, aient fortement chuté. Il regrette aussi que trop peu de personnes soient correctement vaccinées, que ce soit dans les pays pauvres faute de sérums, de moyens et de méfiance ou dans les pays mieux lotis où une lassitude se fait jour et où le mouvement antivax a semé le doute, malgré de nombreuses études démontrant leurs bienfaits des vaccins.
«Nous ne pouvons pas contrôler le virus du Covid-19, mais nous pouvons faire plus pour remédier aux vulnérabilités des populations et des systèmes de santé», a lancé le docteur Tedros lundi.
Mais, le monde reste «dangereusement impréparé» à la prochaine pandémie, a averti pour sa part la Croix-Rouge dans un rapport sur les leçons de la pandémie publié lundi.
«La prochaine pandémie pourrait être imminente et si l’expérience du Covid-19 n’accélère pas les préparations, qu’est-ce qui le fera ?", s’est interrogé Jagan Chapagain, le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

«La préparation mondiale à la pandémie de Covid-19 était inadéquate et nous en subissons toujours les conséquences. Il n’y aura aucune excuse» si on ne se prépare pas, a-t-il souligné.
Durant la pandémie, la Confédération a acheté des millions de masques sanitaires. Près de 140 millions d’entre vont atteindre leur date de péremption en 2023. La Confédération cherche des alternatives pour éviter leur destruction.

Près de 180 millions de masques FFP2 et de masques chirurgicaux, d’une valeur d’acquisition de 130 millions de francs, s’entassent dans les entrepôts de la pharmacie de l’armée, selon des chiffres fournis par l’armée à Keystone-ATS, confirmant une information de la SonntagsZeitung.
«Même si le matériel de protection atteint sa date de péremption, des possibilités alternatives sont recherchées pour lui donner une autre utilisation judicieuse ou, si possible, pour prolonger la date de péremption», précise l’armée. La Confédération tente par exemple de vendre les masques au prix du marché ou de les recycler.
La pharmacie de l’armée est chargée d’éliminer les masques périmés et inutilisables. Il n’y a pour l’instant pas d’estimation du nombre de masques qui devront être détruits cette année.
La pandémie de Covid-19 est-elle encore assez grave pour mériter le niveau d’alerte maximal de l’OMS ? Le comité d’urgence sur le Covid-19 de l’organisation se réunissait vendredi pour trancher.
Pour le patron de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, la réponse ne semble guère faire de doute.
«Bien que je ne veuille pas devancer l’avis du comité d’urgence, je reste très préoccupé par la situation dans de nombreux pays et le nombre croissant de décès», avait-il dit mardi, lors d’un point de presse régulier à Genève.

«Mon message est clair : «Ne sous-estimez pas ce virus, il nous a surpris et continuera de nous surprendre et il continuera de tuer, à moins que nous ne fassions plus pour fournir les moyens sanitaires aux personnes qui en ont besoin et pour lutter contre la désinformation à l’échelle mondiale», avait insisté le directeur général, qui peut choisir de suivre ou non l’avis du Comité d’urgence.
La 14e réunion de ce Comité a lieu près de trois ans jour pour jour depuis qu’il a recommandé pour la première fois de déclarer le Covid-19, une urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut niveau d’alerte de l’OMS.
«Bien que nous soyons clairement en meilleure position qu’il y a trois ans, lorsque cette pandémie a frappé pour la première fois, la réponse collective mondiale est à nouveau mise à rude épreuve.»
Depuis, ce panel d’experts se réunit tous les trois mois pour discuter de la pandémie et rend ensuite compte au docteur Tedros, sous forme de recommandations.
Vendredi, dans son propos liminaire à l’ouverture de la réunion, il a souligné que «depuis le début du mois de décembre, le nombre de décès hebdomadaires signalés dans le monde est en augmentation».
«De plus, la levée des restrictions en Chine a entraîné une augmentation du nombre de décès dans le pays le plus peuplé du monde» et la semaine dernière, sur près de 40.000 décès dûs au Covid signalés à l’OMS, «plus de la moitié ont été signalés en provenance de Chine».
Dans les jours qui viennent
La maladie a fait 170.000 morts ces deux derniers mois.
Le docteur Tedros a regretté que trop peu de personnes soient correctement vaccinées et que la surveillance et le séquençage génétique, qui permettent de suivre l’évolution du virus et ses déplacements, aient fortement chuté.
Cela rend les épidémiologistes et les responsables de la lutte contre l’épidémie plus ou moins aveugles.
La réunion du comité d’urgence se tient en format hybride, certains participants à Genève et d’autres se joignant en ligne.
Le Comité est présidé par le médecin français Didier Houssin et compte 17 autres membres ainsi que 11 conseillers.

La réunion doit durer l’après-midi de vendredi et le résultat des délibérations devrait être publié dans les jours qui viennent.
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Le Comité avait déclaré l’épidémie de Covid 19 une USPPI (Urgence de santé publique de portée internationale) le 30 janvier 2020, alors qu’en dehors de la Chine, moins de 100 cas et aucun décès n’avaient encore été enregistrés.
L’alerte et son nom quelque peu alambiqué n’avaient pas réussi à convaincre les autorités et le grand public de l’urgence de la situation.
Le gouvernement japonais va lever sa recommandation de porter le masque à l’intérieur et abaisser sa classification médicale du Covid-19, a annoncé vendredi le Premier ministre Fumio Kishida.
Ces changements entreront en vigueur début mai. Le Covid-19 sera alors classifié dans la même catégorie que la grippe, au lieu de l’actuelle où il côtoie la tuberculose et le SRAS.
«Concernant le port du masque, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, la décision sera laissée aux individus», a déclaré Fumio Kishida lors d’une réunion gouvernementale télévisée.
«Nous prendrons d’autres décisions concernant la vie avec le coronavirus et retournerons progressivement à la normale dans les foyers, les écoles, les entreprises, les quartiers et tous les aspects de la vie», a-t-il ajouté.

Les masques sont omniprésents dans les lieux publics et sont fréquemment portés à l’extérieur également, même si le gouvernement a déjà dit par le passé qu’ils n’étaient plus nécessaires en plein air lorsqu’il n’y a pas foule.
Avant même le début de la pandémie de Covid-19 en 2020, nombre de Japonais portaient des masques lorsqu’ils étaient enrhumés ou pour repousser les virus en hiver.
Des sondages de grands médias montrent que la majorité de la population continuera à porter un masque, pour des raisons de santé publique, même après la levée de la recommandation du gouvernement.
Ces changements font qu’à partir du 8 mai, après la «semaine dorée», une période de vacances, les malades du Covid-19 et leurs proches n’auront plus besoin de s’isoler.
La Corée du Sud prévoit de lever lundi son obligation de porter le masque en intérieur. Quant à la Chine, elle a abandonné sa stricte politique «zéro Covid» le mois dernier. Une vague de Covid-19 a depuis déferlé sur le pays.
Des dizaines de personnes restent emprisonnées en Chine après avoir participé aux manifestations de novembre 2022 contre la politique «zéro Covid» du gouvernement. Cette situation a été dénoncée jeudi par Human Rights Watch (HRW).
La localisation même de certains manifestants emprisonnés reste inconnue, a ajouté l’organisation de défense des droits humains qui a son siège aux États-Unis.
Des manifestations d’une ampleur inédite depuis des années avaient éclaté dans plusieurs villes chinoises en novembre pour demander la fin des strictes restrictions liées à la politique de «zéro Covid» et parfois réclamer de plus grandes libertés politiques.

Le Parti communiste au pouvoir a brusquement mis fin le mois suivant à la politique de «zéro Covid». Une vague de contaminations a alors déferlé sur le pays, provoquant une hausse du nombre d’hospitalisations et de décès.
Nombre d’arrestations inconnu
Des médias et des militants ont rapporté ces dernières semaines des arrestations, y compris d’étudiants et de journalistes, en nombre inconnu.
Les autorités chinoises doivent «immédiatement relâcher et abandonner toutes les accusations contre quiconque est détenu pour avoir participé aux manifestations ‹papier blanc’", a réclamé HRW en référence aux feuilles de papier blanc brandies par les manifestants pour évoquer le manque de liberté d'expression en Chine.
«Les jeunes en Chine paient un prix très lourd pour oser s’exprimer en faveur de la liberté et des droits humains», a déclaré Yaqiu Wang, chercheuse pour l’ONG.
«Les gouvernements du monde entier et les institutions internationales doivent montrer leur soutien et appeler les autorités chinoises à les relâcher immédiatement.»
Autorités et médias muets
Le gouvernement chinois et les médias d’État n’ont guère évoqué les manifestations, dont certaines se sont déroulées dans les principales villes comme Pékin et Shanghai, et n’ont pas fait mention des arrestations.
L’AFP a recueilli des témoignages de proches de manifestants confirmant plusieurs arrestations. À Canton par exemple, Yang Zijing, 25 ans, et six autres manifestants ont été libérés sous caution début janvier après 30 jours de détention provisoire, selon ces témoignages.
La localisation et le statut légal de plusieurs autres manifestants restent un mystère, selon HRW. Il s’agit en particulier de Cao Zhixin, 26 ans, travaillant pour une maison d’édition et arrêtée après avoir participé à une veillée pour les victimes d’un incendie meurtrier à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang (Nord-Ouest). Cet incendie a catalysé la colère de nombre de Chinois pour qui les restrictions sanitaires ont entravé les secours.
Dans une vidéo pré-enregistrée diffusée sur les réseaux sociaux après son arrestation, Cao explique que plusieurs de ses amis ont également été arrêtés et restent injoignables.
«Ne nous laissez pas disparaître»
«Ne nous laissez pas disparaître de ce monde. Ne nous laissez pas être emmenés ou condamnés arbitrairement», dit-elle dans cette vidéo.
Selon le groupe Chinese Human Rights Defenders la semaine dernière, les arrestations connues correspondent «probablement au sommet de l’iceberg» et les manifestants courent «un grand risque de disparition forcée et de torture».
La pandémie liée au coronavirus a ralenti la semaine dernière dans le monde. Aussi bien le nombre de nouvelles infections que celui des nouveaux décès ont reculé.
Selon les données publiées mercredi soir par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 11 millions de nouvelles contaminations ont été observées la semaine dernière. La diminution atteint plus d’un tiers.
Par région, seule la Méditerranée orientale a dû faire face à une augmentation, de 54%. Le recul va d’un peu plus de 20% sur le continent américain au double en Afrique, en passant par un tiers en Europe.

Côté nouveaux décès, près de 56’000 nouvelles victimes ont été comptabilisées la semaine dernière, en diminution de plus de 16%. Leur nombre progresse de près d’un quart en Méditerranée orientale et un peu sur le continent américain. En revanche, il diminue de 12% dans une partie de l'Asie à près de deux tiers en Afrique.
Le variant Omicron concerne toujours presque la totalité des séquençages sur un mois. Au total, plus de 6,7 millions de personnes ont succombé au coronavirus depuis le début de la pandémie. Plus de 664 millions ont été infectées.
Le groupe pharmaceutique suisse Roche lance un test afin de faciliter la recherche sur le sous-variant d’Omicron XBB.1.5 qui se propage rapidement aux États-Unis, annonce-t-il jeudi.
Développé avec sa filiale allemande TIB Molbiol, ce test PCR doit aider à comprendre et traquer ce variant du Covid-19 qui se répand également rapidement dans d’autres pays, indique le groupe suisse dans le communiqué.
Il est destiné uniquement à la recherche, Matt Sause, le nouveau directeur de la division Diagnostics, soulignant dans le communiqué que ce test doit permettre de «comprendre cette nouvelle souche, comment elle diffère d’autres variants et quel impact elle pourrait avoir sur la santé publique».

Le groupe basé à Bâle, où se concentrent les entreprises pharmaceutiques en Suisse, avait rapidement mis au point des outils de détection et d’analyse du coronavirus dès le début de la pandémie avec l’aide de son partenaire allemand TIB Molbiol, qu’il a depuis racheté.
Le groupe spécialisé dans l’oncologie s’appuie sur une importante division spécialisée dans les diagnostics, notamment pour le dépistage des cancers.
Cette division avait en quelques mois mis au point une palette de tests pour le Covid-19, incluant des tests PCR, des tests antigéniques et des tests permettant de distinguer le Covid-19 de la grippe.
Ce mercredi, le Conseil fédéral a tenu sa séance hebdomadaire et l'affaire des fuites Covid qui touchent Alain Berset était au rendez-vous des discussions.
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Le président de la Confédération s'est exprimé cette après-midi lors d'une conférence de presse sur l'initiative sur les soins infirmiers, mais, dans le contexte ultratendu actuel, le vice-chancelier a dit quelques mots sur la situation.
«Le gouvernement a mené ce mercredi une discussion approfondie autour de cette affaire et Alain Berset s'est récusé pour une partie de cette réunion», a-t-il affirmé. La vice-présidente Viola Amherd, l’a ensuite «informé de la teneur des discussions». Le porte-parole signale encore que «le Conseil fédéral ne tolère pas les ingérences et il les condamne.»
André Simonazzi a de plus ajouté que «le Conseil fédéral rétablit sa confiance envers Alain Berset». Le gouvernement «a pris acte de l'ouverture de l'enquête du parlement et espère qu'elle aura lieu rapidement».

Alain Berset a également pris la parole pour signaler qu'il se mettait «totalement à disposition des institutions et des commissions du parlement pour expliquer tout le contexte autour de cette affaire».
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Des journalistes présents ont demandé plusieurs fois au conseiller fédéral s'il était au courant des fuites orchestrées par son ex-bras droit. Il a répété qu'il dira tout ce qu'il sait aux institutions, comme il l'a fait ce matin au Conseil fédéral.
SIM
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