Si une mère décède en donnant naissance à son enfant, ses quatorze semaines de congé maternité seront octroyées au papa. Et si c’est le père qui meurt peu après l’arrivée de bébé, la maman pourra bénéficier de deux semaines de répit supplémentaires, grâce au transfert du congé paternité.
Cela n’atténuera pas la douleur des parents en deuil, mais cela leur permettra de souffler un peu mieux. Il en va de même pour la politique familiale de la Suisse: c’est un petit pas dans la bonne direction, mais point de révolution en vue.
Le projet, qui sera bientôt acté à Berne, remonte à 2015. Son auteure a d’ailleurs quitté la Coupole il y a belle lurette. Le parlement n’a pas voulu brusquer le processus, lui qui devait déjà ficeler un modeste congé de dix jours ouvrables pour les pères. Chaque chose en son temps, et pas question d’aller trop loin: l’idée d’un congé prénatal de trois semaines, portée par la future conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider, a été sèchement écartée par le Conseil des États l’an dernier.
«On souhaite bon courage aux partisans des modèles bien plus ambitieux inspirés des pays nordiques.»
On souhaite donc bon courage aux partisans des modèles bien plus ambitieux inspirés des pays nordiques. Cette semaine, la Commission fédérale pour les questions familiales n’a pas hésité à plaider pour un congé parental de trente-huit semaines, à partager entre les parents. Histoire de faciliter la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Ne comptez pas sur le Conseil fédéral pour pousser dans cette direction. Il vient de s’opposer à un projet de loi qui voulait alléger de 20% les factures de garde des enfants, en débloquant 770 millions de francs par an. Le gouvernement estime qu’une telle contribution l’obligerait à économiser dans d’autres domaines importants. La famille restera sans doute longtemps le parent pauvre de la politique suisse.
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Éditorial – Berne fédérale – La politique familiale des petits pas
Le parlement s’apprête à soutenir le parent qui survit au décès de son conjoint lors d’une naissance. Mais pas de révolution en vue en Suisse.