8 marsCinquante personnes encerclées suite à une manifestation non autorisée
À Plainpalais, un cortège féministe antifasciste s’est terminé, dans la nuit, par des contrôles d’identité.
Une cinquantaine de manifestants s’est retrouvée encerclée par un nombre impressionnant de policiers, sur la plaine de Plainpalais, mardi, aux alentours de 23 h. La manifestation, partie des Grottes vers 21 h, était organisée dans le cadre du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.
Le rassemblement a débuté à 18 h 30 à place des Grottes, à l’appel du collectif «8 mars pour un féminisme révolutionnaire», orienté extrême gauche. Elles étaient une petite centaine aux alentours de 19 h, à revendiquer un «féminisme antifasciste et anti-impérialiste». Puis, très encadré par les forces de l’ordre, un cortège d’environ 150 personnes, majoritairement des femmes, s’est mis en marche vers 21 h.
Heurts devant l’Usine
«Nous les avons encadrés sur un parcours avec le moins de perturbations du trafic possible», explique Alexandre Brahier, porte-parole de la police cantonale genevoise. Le cortège a donc été dirigé en direction de la place des Volontaires, devant l’Usine. «Là, les manifestants ont essayé de prendre un itinéraire qui ne nous convenait pas et les forces de l’ordre ont bloqué le passage», raconte encore le porte-parole.
Selon lui, le cortège a toutefois tenté de «forcer le passage». Une jeune femme qui a filmé la scène rapporte des altercations «réprimées à coups de matraques». Selon Alexandre Brahier, il s’agit de «petits coups en pic», technique policière utilisée après plusieurs sommations et lorsque les manifestants «entrent au contact physique avec les forces de l’ordre».
Nasse à Plainpalais
Réduite, la manifestation a ensuite repris son cours, passant par le boulevard Saint-Georges, chantant en chœur «Tout le monde déteste la police», avant de s’arrêter sur l’avenue du Mail, à la hauteur du skatepark. Les forces de l’ordre ont alors demandé aux manifestantes de se rendre sur la plaine de Plainpalais. Après quelques mouvements de danse loin d’être violents, elles ont été dirigées et encerclées entre les conteneurs de la buvette du skatepark et des barrières de chantier.
Très conséquent, le dispositif policier semblait compter autant d’hommes que de manifestants. Si la police ne communique pas de chiffres, Alexandre Brahier précise que les dispositifs sont proportionnels à la typologie de la manifestation. Dans ce cas précis, la manifestation n’était pas autorisée. «Du moment que le rassemblement n’a pas fait l’objet d’une demande, nous ne sommes jamais à l’abri de débordements.
Les manifestants sont restés encerclés pendant près de deux heures, alors que la police procédait à des relevés d’identité. L’opération s’est achevée vers 1 h 45, alors que «le reste du groupement s’est dissous dans le calme», précise encore Alexandre Brahier. Selon Luc Broch, chef des opérations, il ne devrait pas y avoir de poursuites pénales pour refus d’obtempérer.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.