La police genevoise flashe des manifestants, mais ne les fiche pas
80 ans après le massacre du 9 novembre 1932, la commémoration a été tendue vendredi dernier.

Le 9 novembre 1932 sur la plaine de Plainpalais, répondant à une manifestation ouvrière contre le fascisme, l'armée tire sur la foule, tuant 13 personnes et en blessant 65. Quatre-vingts ans plus tard, Adrien Faure, vice-président de la Jeunesses socialiste genevoise se fait solidement fouiller par la police à la rue du Mont-Blanc, lors de la manifestation de commémoration du tragique événement.
« Je me suis fait apostropher par un pandore m'annonçant qu'il allait procéder à un contrôle d'identité. J'ai montré mes papiers, puis le policier a fouillé mon sac et mes poches. Enfin, procédure que je ne connaissais pas, il m'a photographié moi et mes papiers d'identité, dit le jeune socialiste. J'ai bien sûr obtempéré puis suivi le cours de la manifestation. Mais je trouve cela excessif. J'admets bien sûr qu'il peut y avoir des risques liés à la casse, mais j'arborais une pancarte des jeunes socialistes. Je ne suis pas un casseur! Où vont ces photos de moi, suis-je désormais l'objet d'une fiche?» Le militant socialiste n'a pas été le seul à faire l'objet de ces mesures. De nombreux autres jeunes ont également vu leurs papiers d'identité et portraits immortalisés.
Autorisé par la loi
La loi genevoise sur les manifestations, en tout cas l'autorise «La police peut photographier ou filmer les participants à une manifestation s'il ressort des circonstances concrètes que certaines de ces personnes envisagent de commettre un crime ou un délit dont la gravité ou la particularité justifie cette mesure.» (Art. 6, al.5.) Loi que Jean-Philippe Brandt, un des porte-paroles de la police genevoise précise ainsi: «On parle ici de personnes qui pourraient être amenées à commettre un délit. Pas forcément de dangerosité. Taguer un musée, comme ce fut le cas vendredi constitue déjà un délit.»
Pas de généralisation
La situation ce 9 novembre 2012 justifiait-elle ce genre de procédés photographiques? «Oui, déclare M. Brandt. Si la manifestation avait concerné les ferments lactiques dans le canton, la situation aurait été toute autre. De plus, la météo, clémente ce vendredi, ne justifiait pas forcément la présence des cagoules que nous avons saisies. Certains sites internet appelaient ouvertement à l'affrontement. Raison pour laquelle des contrôles préventifs ont été effectués.» Quant à la prise de photos de manifestants, la police genevoise ne compte pas la généraliser. Quoi qu'il en soit, si les images ne sont pas utilisées dans une procédure, elles sont détruites dans les 30 jours. «Il n'y a pas de fichage» assure le porte-parole.
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