L’Université de Genève se décide enfin à agir. Elle a porté plainte contre les activistes qui ont fait irruption dans un débat et menacé la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz. Le recteur Yves Flückiger explique ce mercredi les raisons de sa décision dans une interview à la «Tribune de Genève».
Il était temps. En mai dernier, un professeur avait été malmené, sa conférence brutalement interrompue, par une trentaine de militants. Sans trembler, Yves Flückiger annonçait alors dans nos colonnes vouloir porter plainte après ces actes «inacceptables».
Et puis… et puis plus rien. L’Université avait trouvé une «solution à l’amiable», malgré la brutalité des faits, les perturbateurs ayant notamment réduit au silence une professeure au motif qu’elle était une «femme blanche non trans»!
«En passant l’éponge, l’Université a pris le risque de voir de telles actions se répéter.»
En passant l’éponge, l’Université a failli et pris le risque de voir de telles actions se répéter. Cela n’a pas manqué. L’irruption d’activistes masqués dans la conférence du 21 décembre dernier montre que ces extrémistes s’assoient sur le dialogue voulu par le rectorat.
Ils rêvent d’imposer par la force et par la peur leur vision de l’université: un espace où la liberté académique est réservée à ceux qui «pensent bien», c’est-à-dire à gauche.
Trois semaines d’attente
Cette fois, la justice a été saisie, même s’il a fallu attendre trois semaines et les amicales pressions de la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta. La décision de l’Université ne doit pas servir seulement à faire respecter la loi. Elle rappellera aux militants de tout bord que leurs idées et leurs arguments sont les bienvenus, à condition de s’exprimer dans le cadre démocratique.
Elle montrera aussi au corps enseignant et aux invités de l’Université qu’ils peuvent se rendre sans crainte dans le temple du savoir… même s’ils ont le malheur d’être de droite.
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L’éditorial: activisme à Genève – La plainte salutaire mais tardive de l’Université
Des perturbateurs s’en sont pris à l’élue UDC Céline Amaudruz. Cette fois, le recteur a décidé d’agir. Il était temps.