Sécurité à GenèveLa plaine de Plainpalais dans le viseur de la police
Le Canton et la Ville renouvellent leur contrat local de sécurité. La lutte contre les nuisances sonores fait toujours partie des priorités.

Des vœux renouvelés. Bientôt dix ans après la constitution du premier «pacte sécuritaire» sous Pierre Maudet, le Canton et la Ville de Genève ont reconduit leur contrat local de sécurité, ou CLS, lequel vise à coordonner l’action des polices cantonale et municipale. Il se base sur un diagnostic local de sécurité, ou DLS, dont la dernière publication, en 2020, avait montré que si la sécurité s’est globalement améliorée ces dernières années, une forte disparité existe selon les quartiers.
C’est pourquoi les autorités ont défini quatre secteurs prioritaires d’intervention. Il s’agit de la zone «Coulouvrenière/Seujet», des Pâquis et Cornavin, du parc des Acacias et des Vernets, ainsi que de la plaine de Plainpalais. «Un effort particulier doit être fait dans ces quartiers», relève Mauro Poggia, conseiller d’État chargé de la Sécurité, précisant que l’objectif n’était pas les «stigmatiser» mais de combattre les nuisances qui exaspèrent les habitants.
«Pas de baguette magique»
Le fait que Plainpalais figure dans cette liste ne constitue pas une surprise. Depuis le Covid, les rassemblements nocturnes se sont multipliés sur la plaine, épuisant les riverains. «Face à cela, il y a un besoin d’appui de la police cantonale à la police municipale, puisque nous n’avons pas seulement affaire à des nuisances sonores, mais aussi à des personnes alcoolisées, à du trafic de substances illicites et à des bagarres», affirme la conseillère administrative Marie Barbey-Chappuis, cheffe des agents et agentes de la police municipale (APM). Concrètement: la présence de patrouilles mixtes sera «renforcée» à partir de 22 heures.
Cependant, il n’est pas prévu, à ce stade, de déplacer des bancs ou de diminuer l’éclairage public, comme le souhaitent les riverains. Un recours à des correspondants de nuit est envisagé. Les autorités reconnaissent toutefois qu’ils n’ont «pas de baguette magique». «Ce n’est pas non plus de la grande criminalité, pour laquelle des moyens massifs doivent être mis», observe Mauro Poggia.
Harcèlement de rue
Ce nouveau CLS n’implique pas une augmentation des effectifs. Outre les nuisances sonores, il comprend deux autres «axes de collaboration prioritaires» – les mêmes qu’actuellement. Il y a, d’une part, la lutte contre les infractions graves à la loi sur la circulation routière. Et, d’autre part, celle contre la délinquance et les incivilités. Dans ce contexte, une nouvelle problématique a émergé: le harcèlement de rue. Les autorités promettent de renforcer «la visibilité des patrouilles», ainsi que de créer une plateforme en ligne pour les signalements et un dispositif de prise en charge des victimes.
Cinq autres Communes disposent aussi d’un tel contrat. En janvier, Thônex avait résilié le sien, pointant une lourdeur administrative. Rien de cela entre la Ville et le Canton. «Il n’y a pas de paperasse à remplir, car les prérogatives de chacun sont connues», assure le lieutenant-colonel Luc Broch. Mauro Poggia a d’ailleurs fait savoir que la Commune frontalière entendait désormais «renégocier» un nouveau contrat.
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