La place des Grottes s'offre une Fête de la musique de feu
La manifestation se délocalise dans le quartier champion du plein air. Le public suit: 1000 personnes vendredi soir. On attend la même foule ce samedi. Reportage.

Celui qui n'est pas connecté en direct avec les réseaux sociaux a dû être surpris en découvrant la foule réunie au seuil du week-end sur la place des Grottes. Côté affluence à la marge, c'est un peu le marché du jeudi, mais en version beaucoup plus délurée et populaire. Un seul «cravateux» pour toute la soirée, un égaré de la veille, battant en retraite devant le dispositif inédit.
Des stands de cuisines du monde sur les côtés, un workshop de street art aux abords de la scène, un bar tenu par des serveurs au régime strict, «à base de houblon». Un peu partout, au sol, sur le mobilier urbain, dans les airs, une déco océanique. Deux mouettes nichent au sommet de la fontaine; une queue de baleine a poussé sur l'enceinte posée à jardin; côté cour, c'est une ancre de bateau aux courbures de sirène qui s'accroche à la sono.
La Maison Verte, adresse historique de la place, sert de loge pour les artistes. Après une journée de montage, l'ambiance est allée crescendo à l'heure de l'apéro. D'abord une centaine de personnes, puis rapidement cinq fois plus. Avec la nuit venue, le comptage est moins scientifique ; allez, au jugé, après avoir dégusté une «grenouillarde», soit un verre d'absinthe tirant à 65 degrés, on dira un bon millier de personnes passant par là.
Là, c'est donc pour deux jours, une Fête de la musique délocalisée sur la Rive droite. La Ville met des moyens logistiques à disposition, mais toutes les idées viennent de la Galerie, qui régale. Les années précédentes, elle régalait au plus près de sa terrasse, le long de la rue de l'Industrie, cette venelle coupe-gorge où l'on se sent dépaysé comme à Porto. On était un peu à l'étroit en 2018; l'esprit grotteux est, par nature, rassembleur. A un jet de bière artisanale, la place tendait les bras à l'équipe de la Galerie.
On y était donc vendredi soir, avec les frères Tiercy du groupe Brachoï (guitare, chant et batterie), entourés par des instrumentistes qui ne jouent pas en simples faire-valoir. Des cuivres puissants, des claviers qui font rêver, au bout des doigts d'un musicien au prénom et nom d'élite (Macaire Gallopin), des titres qui envoient du lourd sans lourdeur, qui font danser en choisissant sa fratrie (blaireaux des villes, passez votre chemin).
Plus tard dans la soirée, autour de minuit, double crème acidulée avec Les Vaches Laitières, des poètes de la rime qui tache, histoire de clore, en beauté musclée, la première nuit de ce précipité festivalier adopté par tout un quartier.
On remet ça ce samedi. Si vous êtes sur Facebook, vous connaissez par cœur la programmation. Si vous débarquez, laissez-vous prendre par les ondes positives de Skankin' Society Sound System. Ses membres assurent les transitions entre chaque groupe et concluront l'événement par un set «joyeux, festif et qualitatif». Le bar à absinthe est également ouvert, avec sa «boisson qui donne de l'inspiration». Les artistes sont dans la place.
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