Sorties cinéma«La petite sirène», «L’amour et les forêts»: quels films aller voir cette semaine?
«La petite sirène», «L’amour et les forêts», «Semret», «Omar la fraise», «Hawaii»; il y en a pour tous les goûts.
«La petite sirène» émerveille les enfants

La princesse des océans, Ariel, est enfin de retour. Une sortie qui rappelle la polémique teintée de racisme. Certains estiment que l’actrice, Halle Bailey, pose problème, étant plus bronzée que le personnage du dessin animé. Eh bien la chanteuse, par sa douceur, sa beauté unique, se glisse à merveille dans cette queue de sirène.
À noter que le dessin animé avait déjà fait scandale en 1989, en choisissant de représenter une princesse rousse. Le scénario, les musiques, les poses de la petite sirène demeurent identiques à ceux du dessin animé. Pas de surprise, pas de déçus? Ce qui est sûr, pas de prise de risque pour Disney.
La relation entre fille et père, interprété par Javier Bardem, s’avère plus profonde et touchante. Les effets spéciaux sont jugés trop nombreux par les critiques. Mais les images sous l’eau sont magnifiques. De quoi émerveiller les petits et rappeler aux grands qu’il est risqué d’interdire sans comprendre.
Note: **
«L’amour et les forêts», un drame prévisible

C’est à Cannes Première qu’est présenté ce soir le nouveau film de Valérie Donzelli, «L’amour et les forêts». Sur le thème de l’emprise amoureuse, et en l’occurrence de l’amour toxique, la cinéaste adapte un roman d’Eric Reinhardt dans lequel un couple semble construire une relation idéale avant que l’épouse ne déchante, découvrant le caractère possessif de celui qu’elle a épousé. Tenu par Virginie Efira et Melvil Poupaud, ce récit par moments oppressant souffre pourtant d’une trop grande raideur dans sa construction.
Appliquée dans sa démonstration, Valérie Donzelli signe un film à thèse qui omet les ellipses et cherche à tout prix à convaincre. «L’amour et les forêts» serait idoine pour illustrer un débat dans la lignée des «Dossiers de l’écran». Le film avance ainsi sans faire dans la nuance, mais également sans ennui, presque prévisible dans ses enchaînements.
On aurait aimé de l’audace, de la folie, et surtout que les personnages ne soient pas écrits en un seul morceau. Sixième long métrage de Donzelli, celui-ci lui tient pourtant particulièrement à cœur. Mais cela ne suffit pas toujours.
Note: **
«Semret», la Suisse, réel paradis?

«Semret», un film à l’esthétique soignée, se focalise sur les difficultés de la communauté érythréenne en Suisse. La nostalgie de la famille, de la nourriture, de la musique. Se situer lorsque l’on ne connaît rien de nos racines. Être considéré comme «différent», «l’Autre», et donc le fautif par défaut. La Suisse, on doit se battre pour y rester. Mais cela en vaut-il la chandelle lorsque l’on a déjà tout perdu pour venir, tout en se sentant bien plus lourd en bagages traumatiques?
«Semret», c’est aussi la joie de voir une femme s’autoriser à renaître peu à peu et s’affirmer davantage dans un monde qu’elle craint. Surtout lorsqu’il s’agit de sa fille. Interprété par Lula Mebrahtu, le personnage nous entraîne dans sa prudente folie. «Semret», présenté au Festival de Locarno en 2022, a été réalisé par la Zurichoise Caterina Mona.
Note: **
«Omar la fraise», exil sucré de violence

Omar est contraint de renouer avec son pays, l’Algérie. La France, sa terre d’adoption, a promis de l’enfermer. C’est donc avec son meilleur ami et son surnom – Omar la fraise – qui sonne comme un oxymore tant la délicatesse du fruit s’éloigne de l’agressivité du personnage, que le brigand s’installe à Alger, dans une maison de pacha déchu. L’occasion de découvrir ces paysages, sous l’œil d’une caméra élégante et dynamique.
Avec ce film, on sourit souvent. On éprouve également de la peine pour Omar, qui tente de faire au mieux mais qui est rattrapé par ses vieux démons, nourri par son sentiment d’injustice. Les deux personnages principaux, interprétés par Reda Kateb et Benoît Magimel, adoptent un look de mafieux italiens d’antan. La musique légendaire «O Sole Mio» ne serait donc pas un hasard? Des chansons cultes algériennes nous accompagnent aussi. Ce film, présenté au Festival de Cannes, a été réalisé par Elias Belkeddar.
Note: **
«Hawaii», brochette de talents sur du vide

Prenez une bande de potes en vacances, faites-leur croire qu’une catastrophe imminente va venir tout détruire, mélangez bien le tout et servez réchauffé. À l’arrivée, cela donne des engueulades, une ratatouille sans saveur et des comédiens qui ont l’air de cachetonner.
Auteure de plusieurs autres films négligeables, Melissa Drigeard se paie pourtant une jolie brochette de talents avec Bérénice Bejo, Elodie Bouchez, Pierre Deladonchamps, Nicolas Duvauchelle, William Lebghil et Manu Payet. Mais leur addition ne converge pas vers un point positif. Cet ensemble de scènes de ménage singeant Tennessee Williams devient même gênant par sa constante médiocrité. Pas le film du siècle.
Note: °
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