Suisse/UELa neutralité suisse attaquée sur trois fronts
Réexportation d’armements, utilisation des fonds russes bloqués, sanctions envers la Chine: la Suisse mécontente de plus en plus ses partenaires de l’UE avec une vision légaliste et dogmatique de la neutralité.

«Si la Suisse reste passive, le sang lui collera aussi aux mains». Au WEF, à Davos, Wladimir Klitschko, ancien champion du monde de boxe et frère du maire de Kiev, a asséné les choses façon crochet au menton. Évidemment, les représentants suisses sont demeurés à la fois K.-O. et dans l’habituel slalom fédéral au sujet de la neutralité suisse. Pour Guy Parmelin, il est ainsi «totalrment faux» de dire que la Suisse fait tout pour ne pas fâcher la Russie. Reste que trois fois d’affilée, face au Danemark, puis à l’Allemagne, puis à l’Espagne, la Confédération s’est appuyée sur la législation concernant le matériel de guerre pour refuser que des armements fabriqués en Suisse soient emportés sur le champ de bataille en Ukraine.