Une tendance mortelleLa mort va si bien au hip-hop américain
Depuis l’assassinat de XXXTentacion en 2018, le territoire hip-hop – surtout US – se mue en cimetière. Meurtres et drogues déciment les rangs. Autopsie.

Avec XXXTentacion succombant à l’âge de 20 ans dans une fusillade à Miami en juin 2018, la planète rap pleurait un disparu comme il n’y en avait pas eu beaucoup depuis les meurtres de Tupac Shakur et Notorious B.I.G. en 1996 et en 1997. Dans l’intervalle, les morts violentes n’avaient pas disparu mais les artistes les plus en vue étaient épargnés. La mort de cette star montante du rap - qui citait volontiers Kurt Cobain dans ses influences - ouvrait grand les vannes du Styx.

Désormais, chaque mois ou presque, de nouvelles victimes sont annoncées. Jeunes, très jeunes, bien en dessous du tristement célèbre «club des 27». Le même jour que XXXTentacion, le moins connu Jimmy Wopo ne survivait pas, lui non plus, aux suites de ses blessures par balles. En 2019, c’était au tour de Juice Wrld de défrayer la chronique. Le 8 décembre, le rapper de tout juste 21 ans débarque d’un jet privé à l’aéroport Midway de Chicago et la police se réjouit de fouiller ses affaires. Les agents n’ont pas le temps de se féliciter de leur saisie: pris de convulsions, le musicien fait un gros malaise et meurt quelques heures plus tard à l’hôpital, probablement en raison d’une consommation excessive de «purple drank» ou «lean», la mixture opiacée en vogue dans le milieu. Quelques semaines plus tard, on le retrouvera sur le titre du dernier album d’Eminem, le bien nommé «Music To Be Murdered By», sorti en janvier 2020.