Votation du 13 juinLa Haute École de musique rêve de sortir de la misère
Dispersée sur huit sites, engoncée dans des locaux petits et inadaptés, l’institution imagine sa renaissance à la Cité de la musique. Radiographie d’une maison en souffrance.

À la rue du Stand, dans un des huit sièges de la Haute École de musique, il ne fait pas bon forcer sur son instrument. Un trombone pétulant? Un piano en excès de réverbération? Une clarinette qui pétarade? Les voisins, depuis leurs bureaux de banquiers, ne manqueront pas de se manifester par courrier pour vous enjoindre de modérer vos émissions sonores et de bien vouloir veiller à ce que les fenêtres restent rigoureusement fermées. Cela alors même que l’aération s’impose pour certains cours par temps de pandémie. Ici, dans cet ancien bâtiment administratif adapté à toute vitesse il y a deux ans pour accueillir des musiciens en devenir, rien ou presque ne semble propice à la transmission des savoirs et à la pratique sereine de son instrument. Espaces exigus, insonorisation largement déficitaire, lieux de sociabilité inexistants, couloirs étroits: l’immeuble est à lui seul une ode au bricolage, un assemblage de bouts de ficelles qu’on retrouve partout ailleurs à la HEM.