La hausse des taux? Cette méthode de gestion financière vieillotte entrée en vigueur lors de la crise pétrolière de 1972 vise à éteindre une surchauffe économique. Lorsque à l’époque, le coût du crédit destiné à l’investissement était inférieur au rendement que l’on pouvait obtenir avec ce crédit, particulièrement dans l’immobilier. La demande d’investissements dépassant l’offre d’objets d’investissement, il suffisait de renchérir le coût de l’approvisionnement en liquidité pour barrer la route à la hausse des prix. Ce qui est très loin de la situation actuelle, où il n’y a pas surchauffe, mais bien plutôt «sous-chauffe», avec une capacité de production inférieure à la demande. Certes, le résultat est le même: cette pénurie entraîne une hausse des prix.
Par contre, le renchérissement du crédit destiné à la production cause une hausse des coûts de la production et empêche que celle-ci atteigne le niveau de la demande de produits à un prix acceptable. Cette hausse soutient pour le coup le renchérissement. Et la hausse des taux entraîne alors un effet inflationniste. L’orientation sociale de la politique monétaire a pour effet qu’on ne fait plus la distinction entre le prix des produits et les coûts de leur production. Il est clair pourtant que la rareté provoquée par l’insuffisance de production est bien la cause de la hausse actuelle des prix. Cela est prouvé par le rallongement des délais de livraison.
Cette insuffisance n’est pas seulement liée au financement insuffisant de la production. Elle tient en outre à l’épidémie qui frappe les agents de production. Ou une à discipline laxiste en matière des conditions de travail sous la pression des syndicats et des idées sociales. On ferait mieux de lire l’aubaine que cela représente: désormais le rapatriement avec l’aide financière adéquate de la production peut devenir une priorité politique destinée à sécuriser les économies nationales.
Il faudrait pour cela que l’OMC tire un trait sur ses vieux concepts et revoie sa politique de libre-échange. Rappelons-nous les scandales au GATT lorsque les représentants français avaient été espionnés par les USA. C’était au temps où les USA considéraient l’exportation de la production dans un univers dépendant de leur monnaie nationale comme une nouvelle forme acceptable de colonialisme. Politique qui s’est retournée contre eux, avec l’émergence de la Chine, qui a été plus habile. Ce que Donald Trump avait parfaitement compris, lorsqu’il a voulu rendre les USA moins tributaires de l’extérieur.
Si l’objectif réel de la politique des banques centrales est de limiter la hausse des prix, le remède est connu: il s’agit du contrôle des prix. Non la hausse des taux qui mènent à la hausse du coût de production! Les banques centrales seraient bien avisées au contraire de favoriser une baisse du coût du financement des instruments de production, sinon de la consommation, passage obligé vers une maîtrise du coût des produits.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’invité – La hausse des taux? Une méthode du passé