Après la tuerie d’UvaldeLa Grand-messe des militants pro-armes se tient au Texas
La convention du lobby américain des armes s’ouvre vendredi à Houston dans un contexte marqué par la fusillade qui a coûté la vie à 19 écoliers.

Le premier lobby américain des armes, la National Rifle Association, tient vendredi sa convention annuelle à Houston, secouée par une polémique due au timing de l’événement, trois jours après la tuerie de 19 écoliers à Uvalde, à quelques heures de route, ce qui a poussé des politiciens et des stars de la musique country à annuler leur venue.
Si l’ancien président Donald Trump sera bien présent à cette grand-messe de la NRA, le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a lui prévu de ne plus s’y rendre. À la place, il donnera vendredi après-midi une conférence de presse à Uvalde.
M. Abbott, grand défenseur du droit à détenir une arme à feu et candidat à sa réélection cette année, s’exprimera tout de même devant les membres de la NRA, dans une vidéo pré-enregistrée, a précisé un de ses porte-parole au journal Dallas Morning News. Son adjoint, Dan Patrick, ne se montrera pas non plus afin d’éviter «d’ajouter à la douleur des familles», a-t-il dit dans un communiqué.
«Prier pour les victimes»
Selon le puissant lobby, les participants à la grande réunion «réfléchiront» à ce qui s’est produit à Uvalde, et «prieront pour les victimes». La NRA, attaquée par Joe Biden, s’était dédouanée de toute responsabilité dans la tuerie. À l’extérieur du bâtiment, des manifestants se sont rassemblés avec des pancartes appelant à l’interdiction des fusils d’assaut.
Le démocrate Beto O’Rourke, qui affrontera Greg Abbott aux élections pour le poste de gouverneur en novembre, devrait se joindre à eux.
Dans une scène inhabituelle, signe de la tension grandissante sur la question des armes, il avait interrompu le gouverneur mercredi, en pleine conférence de presse, l’accusant d’être responsable du drame. La façon dont la police a géré la situation a aussi été critiquée.
Des unités de la police aux frontières sont entrées environ une heure après que le tireur, Salvador Ramos, se soit introduit dans le bâtiment, et l’ont tué. À l’extérieur, des parents attendaient que les forces de l’ordre agissent.
«L’un des proches a dit: +J’ai été militaire, donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller. Je ne vais pas hésiter. Je vais y aller+", a relaté à l’AFP Daniel Myers, un pasteur de 72 ans qui était présent.
«Nouveau Sandy Hook»
La fusillade, qualifiée de «nouveau Sandy Hook» dans la presse américaine, en référence à l’effroyable massacre dans une école primaire du Connecticut en 2012, a réveillé les traumatismes de l’Amérique.
Les visages des très jeunes victimes, âgées de 11, 10, 9 et ans, diffusés en boucle à la télévision, et les témoignages de leurs proches effondrés ont ému le pays, relançant une vague d’appels à mieux réguler les armes à feu.
Ce mouvement a peu de chances de se traduire en actes, étant donné l’absence d’espoir d’une adoption par le Congrès d’une loi nationale ambitieuse sur la question.
Le président Joe Biden se rendra à Uvalde dimanche avec son épouse Jill Biden, pour «partager le deuil» des habitants de cette petite ville bouleversée par l’un des pires massacres par arme à feu des dernières années dans le pays.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.