Les élections cantonales du printemps 2023 promettent de belles réjouissances. Pour les amateurs de suspense, du moins. Pour la population genevoise, c’est une autre affaire.
Prenez la gauche radicale: le contexte semble particulièrement favorable à ses idées. Après deux ans de Covid, l’inflation, la crise énergétique et les hausses de primes maladie augurent de difficultés sans fin pour des milliers de Genevoises et Genevois. Et que font les élus pendant ce temps? Ils se déchirent dans des guerres internes, mélange de tensions entre générations et de bisbilles personnelles.
Ces disputes pourraient avoir de sérieuses conséquences. En avril 2023, il faudra 7% des voix pour entrer au Grand Conseil. Sans réconciliation entre les fractions, la sensibilité de la «gauche de la gauche» (près de 8% de l’électorat en 2018) pourrait quitter le parlement pour cinq ans. La droite s’en frotte déjà les mains.
Maudet entre en lice
Concernant le Conseil d’État, l’entrée en lice de Pierre Maudet présente la configuration inverse: les difficultés d’une droite éclatée pourraient aider la gauche à maintenir sa majorité au gouvernement. Les quatre candidats roses-verts n’en demandaient pas tant, alors que leur ticket ne ressemble pas forcément à une dream team électorale…
La configuration du scrutin s’annonce dès lors très ouverte. Encore faut-il que cette ouverture se traduise par des débats de fond, pas par des querelles stériles.
Les difficultés économiques, la crise climatique, la guerre en Europe sont porteuses de trop de menaces pour perdre son temps dans des manœuvres d’appareil. Aux candidates et candidats de s’élever à la hauteur des enjeux.
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L’éditorial: élections cantonales 2023 – La gauche radicale genevoise s’égare
Ensemble à Gauche se débat dans des querelles internes, alors que la situation de milliers de Genevois se détériore.