La France va mieux. Elle est scandalisée par sa classe politique. Enfin!
Les soubresauts de la campagne présidentielle le démontrent, la France va bien. Ou du moins, elle va mieux pour paraphraser un François Hollande qui va bientôt céder sa place à l'Elysée. J'y pense car l'autre soir dans le métro un clochard hurlait son amitié envers l'actuel président de la république. Les passagers, mi embarrassés mi amusés, souriaient. Cela laisse présager d'une postérité beaucoup plus reluisante que le difficile présent d'un président de la république qui n'a jamais su trouver sa place parmi les Français dans l'exercice du pouvoir.
L'exercice du pouvoir, justement, les Français l'ont désacralisé. Et c'est bien ce qui en étonne certains qui pensent que les usages reprochés au vainqueur de la droite et du centre ne sont que peccadilles en d'autres temps jugées sans gravité. C'est d'ailleurs au moins autant les faits que la manière dont François Fillon a géré l'affaire qui lui pèse.
1250 euros ou 1250 milliards? Les quelques centaines de milliers d'euros qu'il a peut-être détournés – ce dont le soupçonne le parquet financier qui l'a mis en examen – sont dans la globalité de l'appareil d'état français de la menue monnaie. Oui, qu'est-ce que ça pèse face aux 1250 milliards d'euros de dépenses publiques? Pas grand-chose.
Sans aller aussi haut, on pourrait comprendre la rage de François Fillon de se voir reprocher moins d'un million sur plus de vingt ans quand Nicolas Sarkozy et ses proches sont encore incapables de se souvenir de ce qu'ils ont fait des 22 millions dépensés par Bygmalion lors des 4 mois de la campagne présidentielle de 2012. Justement, les Français ne comprennent plus. Et Nicolas Sarkozy, comme Jean-François Copé, ont été sanctionnés lors de la primaire de droite.
Plus proche du Français encore, le smicard. Pour celui qui ne connaît comme revenu mensuel que les 1250 euros mensuels brut, c'est plus dur à avaler. Et les gens ne l'avalent pas ce PenelopeGate qui motive aussi la hausse attendue de l'abstention. Normal, c'est la phase colère du deuil lors du décès de cet ancien régime qu'est la monarchie républicaine des privilégiés.
Si, la France va mieux qui voit son sens démocratique s'aiguiser. Ne se détourne-t-elle pas de la culture de l'homme providentiel. C'est ce qu'avancent une majorité des soutiens de François Fillon qui disent rester loyaux, non pas à l'homme, mais à son programme et à ses idées. La radicalité de ses solutions – la formule est de lui! – serait plus importante que sa personnalité ambiguë, ses demi-vérités sur son train de vie faussement austère et ses parjures.
Soit le fond avant la forme: tant mieux. Mais tant pis si le système impose d'incarner ses idées dans un homme qui n'aura pas l'autorité pour les appliquer. Reste que le scandale même prouve le grand chemin parcouru par la république depuis la fille cachée de Mitterrand, les frais de bouche de Chirac ou les diamants de Giscard d'Estaing.
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