ManipulationLa FINMA enquête sur plusieurs banques suisses
Des établissements financiers suisses sont suspectés d'avoir manipulé des cours de monnaies étrangères.

Après le régulateur britannique des marchés financiers, son homologue suisse, la FINMA, soupçonne à son tour plusieurs banques d'avoir manipulé les cours de monnaies étrangères. L'autorité fédérale de surveillance des marchés financiers enquête auprès de plusieurs établissements helvétiques.
Annonçant vendredi dans un bref communiqué l'ouverture de son enquête, la FINMA ne révèle pas l'identité des instituts visés par les investigations. Contacté par l'ATS, le porte-parole du gendarme des marchés financiers, Vinzenz Mathys, n'a pas souhaité livrer de plus amples informations concernant l'enquête, notamment si des perquisitions ont été effectuées.
La FINMA ajoute toutefois qu'elle collabore avec des autorités étrangères, plusieurs établissements étant potentiellement impliqués au niveau international. En fin de journée, la Commission de la concurrence (Comco) a également indiqué dans un bref communiqué avoir «ouvert une enquête préalable pour de possibles ententes sur les cours des monnaies» et qu'elle était en contact avec la FINMA.
La Comco écrit que son secrétariat «a eu connaissance d'ententes possibles entre différents instituts bancaires sur les taux de change de plusieurs devises». Elle précise que son enquête préalable a été ouverte déjà «lundi passé, 30 septembre» et que «la prise d'autres mesures ultérieures est actuellement examinée».
L'enquête devrait probablement concerner les deux grandes banques helvétiques UBS et Credit Suisse, lesquelles mènent d'importantes activités de négoce de devises. A l'image de l'Association suisse des banquiers (ASB), les deux premières banques helvétiques ont refusé de se prononcer sur cette affaire. Contactée par l'agence financière AWP, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a pour sa part indiqué ne pas avoir connaissance d'une telle enquête.
Investigations dans la City
Après le scandale l'an dernier de la manipulation du taux interbancaire Libor, les autorités de surveillance des marchés financiers se sont aussi intéressées aux activités de négoce de devises des banques. entre autres.
En juin dernier, l'Autorité de conduite financière (FCA), l'une des nouvelles entités de contrôle britannique nées de la dissolution de l'ancienne Autorité des marchés financiers (FSA), a lancé une enquête préliminaire sur de possibles manipulations du marché des devises.
Le régulateur britannique a demandé des informations à plusieurs banques ayant des activités importantes dans les changes à Londres. Peu après l'annonce de l'ouverture de ces investigations, le quotidien «Financial Times», citant des sources proches du dossier a affirmé que Citigroup et Deutsche Bank étaient notamment concernées. La FCA n'a pas non plus livré plus de détails à ce sujet, pas plus que l'identité des instituts soupçonnés.
Selon le «Financial Times», les grands établissements globaux visés sont soupçonnés d'avoir utilisé à leur avantage des informations obtenues dans le cadre d'importantes opérations sur devises pour le compte de leurs clients. Grâce à ces informations de première main, elles ont pu développer leurs propres affaires.
Le Royaume-Uni a déjà été marqué l'an dernier par un scandale de manipulation du taux interbancaire Libor. L'affaire avait éclaté lorsque la banque Barclays avait révélé qu'elle allait payer une amende pour mettre fin aux enquêtes des régulateurs britannique et américain.
Pas moins de 2,5 milliards de dollars d'amendes ont déjà été infligées par les régulateurs britannique et américain à UBS, Royal Bank of Scotland et Barclays et un courtier interbancaire britannique, Icap.
Affaires toujours en cours
Le numéro un bancaire helvétique a versé au total près de 1,4 milliard de francs en amendes et restitution de bénéfices aux autorités américaines, britanniques et suisses pour mettre un terme aux enquêtes. Mais UBS n'en a pas pour autant terminé avec le scandale du Libor. L'établissement reste encore exposé à des plaintes civiles et doit aussi affronter l'enquête de la Commission de la concurrence (COMCO).
La semaine passée, la National Credit Union Administration (NCUA), régulateur américain du secteur des caisses d'épargne a annoncé avoir attaqué en justice treize banques internationales, dont UBS et Credit Suisse ainsi que la française Société Générale. La plainte vise leur activité dans la fixation du taux Libor.
Taux central dans le monde de la finance, le Libor, qui est fixé sur la base de taux communiqués à Londres par un panel de banques internationales, a une incidence sur des milliards de dollars de produits financiers. Il influence également les taux d'intérêt des prêts aux ménages et aux entreprises.
ats
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