«Vous vous apprêtez à faire la première grosse Genferei de la législature!» lançait vendredi le conseiller d’État Antonio Hodgers à la majorité de l’Alliance genevoise.
Le PLR, l’UDC, le MCG et Le Centre s’apprêtaient à voter deux lois. L’une ouvre la porte à plus de construction de propriétés par étage (PPE) dans le secteur Praille-Acacias-Vernets. L’autre introduit un régime de propriété plein et entier pour les PPE au lieu de ce qui était prévu, un droit de superficie limité à 90 ans. Une Genferei? Le peuple jugera, puisque l’Asloca vient d’annoncer son référendum.
La majorité composite du Grand Conseil affrontera cet automne son premier test électoral. Il est loin d’être sûr qu’elle le passe. Car l’Alliance genevoise s’est assise sur un accord politique paraphé notamment par les villes de Genève, Carouge, Lancy et l’Asloca, accord validé par le peuple en 2018.
Par ailleurs, les modifications introduites sont en faveur de privilégiés capables de rassembler les fonds propres nécessaires à l’acquisition de PPE en pleine propriété.
«Cette décision de la majorité rend service à la gauche genevoise.»
Mais qu’est allée faire la grande droite dans cette galère! Voulait-elle envoyer à son électorat le signal que, oui, quelque chose a changé à Genève en avril dernier? Peut-être. Mais sa décision est aussi le meilleur service que la majorité pouvait rendre à la gauche genevoise.
Affaiblie en avril au Grand Conseil par une défaite électorale majeure et par la perte de sa majorité au Conseil d’État, celle-ci se voit offrir l’occasion de se remobiliser, avec à la clé une victoire possible dès l’automne.
Un scénario susceptible de se répéter si le parlement continue à passer en force au lieu de négocier comme il l’a fait sur la réforme de la taxe professionnelle. L’ombre du gouvernement monocolore de 1993, battu en votation dès ses premiers projets, plane sur Genève.
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L’éditorial: politique genevoise – La droite rouvre la guerre du logement
En imposant deux projets de lois modifiant les types de logements sur le PAV, la grande droite offre à la gauche une chance de la battre en votation dès cet automne.