Sécurité à GenèveLa criminalité est repartie à la hausse
Les statistiques policières font état d’une augmentation de 15% des infractions. Mais l’insécurité n’atteint pas les années prépandémiques.

Des statistiques de criminalité en augmentation, mais des valeurs qui n’atteignent pas celles des années précédant la pandémie. Lundi matin, la police genevoise se livrait à sa présentation annuelle des chiffres de la criminalité.
Les conclusions principales pour l’année 2022? Après l’accalmie observée durant les exercices 2020 et 2021, les chiffres des délits commis à Genève se trouvent dans une pente ascendante. De manière globale, les infractions au Code pénal ont augmenté de 15% par rapport à l’année précédente.
Vélos électriques «très prisés»
Après plusieurs années d’accalmie, les cambriolages (+14%) sont donc à nouveau en augmentation, tout comme les vols sur la voie publique et ceux par effraction dans les commerces.
Quant aux chiffres des vols de voitures et de vélos électriques – «un objet très prisé», observe la commandante de la police, Monica Bonfanti — ils suivent la tendance haussière.
Dans un registre plus inquiétant, malgré un seul homicide en 2022, les infractions avec violences graves (la catégorie statistique intègre tous les homicides ainsi que les lésions corporelles graves, brigandages avec une atteinte grave à la victime, prises d’otage et viol) ont augmenté de 8%. En matière d’infractions contre l’intégrité sexuelle, la hausse atteint 19% en 2022 à Genève. Les mineurs ont également subi davantage de violences.
Dans ce tableau d’une insécurité croissante, un pas en arrière s’impose toutefois. Car si les délits ont significativement augmenté entre 2021 et 2022, les valeurs présentées par la police se révèlent nettement inférieures à celles du début des années 2010. À titre d’exemple, près de 73’000 infractions au Code pénal ont été enregistrées en 2011, contre 44’000 l’an dernier.
En ligne, 34 millions de préjudice
Parmi les catégories qui occupent une place importante dans les statistiques sécuritaires, la cybercriminalité a étrangement baissé à Genève en 2022. Alors que les délits utilisant internet sont partout en hausse en Suisse (tous les cantons présentaient leurs chiffres simultanément, lundi), cette chute de 17% a une explication.
«Ces chiffres (ndlr: baisse de la cybercriminalité) sont à prendre avec des pincettes. Pour des questions de réputation ou de honte, tout le monde ne vient pas déposer une plainte à la police.»
À Genève, une brigade est spécifiquement dédiée à la cybercriminalité. En 2022, elle a permis l’arrestation d’une trentaine d’auteurs de commandes frauduleuses, un procédé visant à utiliser de véritables identités pour passer des commandes sur des plateformes de vente en ligne avant de voler les colis lors de la livraison. La résolution de ces petites affaires se trouve donc à l’origine de cette baisse notable des statistiques.
Pour le reste, les arnaques en ligne regorgent de créativité, entre petites annonces frauduleuses et faux supports techniques. Signe que le phénomène ne se raréfie pas: en 2022, le préjudice total enregistré atteint 34 millions. Il ne dépassait pas les 12 millions un an plus tôt. Dans ce domaine, «ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, fait remarquer Monica Bonfanti. Pour des questions de réputation ou de honte, tout le monde ne vient pas déposer une plainte à la police.»
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