Étude sur les addictionsLa consommation de crack est un signe de précarité
Le Groupement romand d’études des addictions a fait plusieurs constats à Genève autour de cette drogue, vue comme le signe d’une précarité grandissante dans les villes.

Pour le Groupement romand d’études des addictions (GREA), une hausse de l’usage de crack, comme il en a été fait le constat récemment à Genève, n’indique pas nécessairement une augmentation du nombre de consommateurs de cocaïne. Le recours à cette drogue du pauvre est plutôt le signe d’un problème de précarité grandissant dans les villes, estime-t-il.
À Genève, certaines rues du quartier des Pâquis sont devenues le lieu de rendez-vous des trafiquants et des fumeurs de crack. Les échanges et la consommation se font même à proximité d’une école. Les craintes et la colère sont telles que la Municipalité a décidé récemment de fermer le préau de l’établissement pendant la nuit.
Solution complexe
Aux yeux du GREA, une politique uniquement fondée sur la répression ne permettra toutefois pas d’améliorer la situation. Il ne suffit pas de chasser les consommateurs de l’espace public «pour régler le problème». Les personnes dépendantes du crack ont besoin de soins «qui leur permettent d’aller mieux et d’éviter les débordements».
Malheureusement, les structures d’accueil et de consommation sont aujourd’hui débordées. Les places manquent, déplore le GREA. Pour améliorer la situation, il faudrait commencer par réduire les risques en distribuant des pipes aux consommateurs de cocaïne et en menant une réflexion autour de l’accompagnement de ces personnes.
Le GREA rappelle que la cocaïne est «très largement présente» en Suisse depuis longtemps. Les réseaux de trafiquants sont «fortement implantés» dans le pays. En se basant sur l’analyse des eaux usées, on peut également constater que la consommation de cocaïne dans les villes helvétiques est «bien supérieure à la moyenne européenne».
ATS
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