Saisie record chez Nespresso«La coke aurait dû être interceptée à Anvers»
Spécialiste du marché de la cocaïne, Pierre Esseiva explique pourquoi la demi-tonne de drogue livrée chez Nespresso n’aurait jamais dû arriver à l’usine de Romont (FR).

Au vu de son ampleur, la police fribourgeoise a d’emblée écarté l’hypothèse d’une livraison destinée au marché suisse. La consommation dans les grandes villes du pays est pourtant très élevée…
Nous l’avons effectivement estimée à environ 5 tonnes par an, tout en sachant que le marché européen de la cocaïne – Suisse comprise – est en constante augmentation. Lorsque l’on analyse les eaux usées de nos grands centres urbains, on constate que notre pays est toujours dans le haut de la fourchette: on est dans le même ordre de grandeur que des villes néerlandaises, belges et espagnoles, qui sont proches des ports où arrive l’essentiel des livraisons de cette drogue en Europe. La consommation dans nos villes y est plus élevée par habitant qu’à Londres, Berlin ou Paris. Mais la demi-tonne saisie dans l’usine Nespresso représenterait 10% de la demande: cela signifierait qu’il faudrait stocker la marchandise pendant environ un mois. Ça finirait par être visible, ce qui serait beaucoup trop risqué pour les revendeurs.