Encre bleueLa buvette des Bains a un sacré culot
La buvette des Bains des Pâquis fait payer aux clients les réprimandes que la Ville lui adresse. Une mauvaise volonté qui se voit.

Une vraie tête de mule. C’est ainsi qu’apparaît la buvette des Bains des Pâquis, sommée par la Cour des comptes de se mettre à jour. Pour rappel, cette dernière avait épinglé les pratiques de la buvette – traçabilité insuffisante, massages et consommations offerts pour des dizaines de milliers de francs, salaires trop élevés pour la branche. Conséquence, la Ville a retiré sa subvention de 245’000 francs à l’association des Bains, qui doit exiger de la buvette un loyer plus élevé, ce que cette dernière peut largement assumer.
Les salaires ont-ils été revus? A-t-on compté de manière plus réaliste les heures de travail des gérants (soit 350 heures par mois déclarées par l’un d’eux, le gag!)? Que nenni. Pour la buvette, la réponse est simple: c’est au client de payer. Le plat du jour est ainsi passé de 14 fr. à 15 fr. en début d’année. Quant à la demande d’accepter les cartes de crédit, la buvette s’illustre par sa mauvaise volonté avec son panneau «Paiement par carte accepté dès 100 fr., frais bancaires de 2% payables par le client». Un culot qui doit faire enrager les petits commerces qui font l’effort de prendre les cartes dès 10 fr., à leurs frais…
Poussée par la Ville, la buvette a baissé le prix pour les chômeurs et les retraités depuis mardi, et le plat du jour leur coûte 7 fr. 50 au lieu de 10 fr. Bien sûr, les bénéficiaires d’une petite retraite apprécieront. Mais si l’objectif était social, il ne l’est que pour un public restreint. Les jeunes, les travailleurs à revenu modeste et les parents y sont les grands perdants: une nettoyeuse et maman solo qui emmène ses enfants manger aux Bains devra payer plein pot chaque assiette, tandis qu’un directeur à la retraite paiera moitié prix… Ce ratio du simple au double semble moins équitable que l’ancien, à 14 fr. contre 10 fr.
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