
Genève, 17 janvier
Depuis une dizaine d’années, la BNS fait régulièrement la une des journaux avec des titres quasi surréalistes. S’ensuit une semaine de débats où l’on parle de réserves, d’actifs et de passifs. Le tout est d’une telle confusion – aggravée par les propos contradictoires des «experts» – qu’on se demande ce que les citoyens peuvent bien comprendre de l’enjeu. Pendant ce temps, la BNS se contente de quelques communiqués laconiques et fait le dos rond. Puis, le sujet redescend dans les limbes médiatiques et chacun retourne à ses affaires.
Il faut plus que quelques lignes dans un journal pour apporter un peu de clarté dans le dernier débat en date. On peut en revanche relever ici quelques éléments qui interrogent.
Ces dernières années, la direction de la BNS a refusé de distribuer aux Cantons et à la Confédération la totalité du bénéfice gigantesque qu’elle réalisait, préférant en garder la majeure partie dans une «réserve pour distributions futures» afin de «lisser cette distribution» dans le temps et offrir ainsi plus de prévisibilité pour nos finances publiques. Un peu paternaliste, mais soit. Aujourd’hui, à la première tempête, elle coupe net les distributions et puise dans ces réserves pour éponger ses pertes. On est en droit de se poser la question de sa probité intellectuelle.
Au sujet des réserves, la BNS en avait constitué d’autres, de 96 milliards, justement à titre de «volant de sécurité pour tous les types de risques de pertes». En 2022, une année difficile certes, mais pas non plus la crise du siècle, elle réalise une perte de 133 milliards. On est en droit de se poser la question de ses compétences en gestion des risques, pour elle-même et par extension pour notre économie.
La relative stabilité économique suisse, résultant de multiples facteurs, est une grande chance pour nous tous, mais elle ne saurait justifier d’être complaisant. Refusant de pratiquer la politique de l’autruche, les Vert’libéraux genevois continueront de porter un regard critique sur nos organes de pouvoir et nos institutions. Lorsque cela nous semblera nécessaire, nous proposerons des axes de modernisation. Nul doute que la BNS ferait une excellente candidate.
Michaël Malquarti, candidat vert’libéral au Grand Conseil, et Marc Wuarin, candidat vert’libéral au Conseil d’État
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