L'Université crée une filière pour «ceux qui rêvent de créer une start-up»
L'Alma mater lance un bachelor et un master pour répondre aux besoins des entreprises dans les sciences de la vie. Et offrir un débouché aux recalés de médecine.

Répondre aux attentes de la «Health Valley» lémanique en proposant une formation spécifique. C'est le défi que se lance l'Université de Genève, qui proposera dès septembre un nouveau bachelor, suivi d'un master, en sciences biomédicales.
La réflexion, lancée il y a cinq ans, est née de plusieurs constats. «Premièrement, sur le millier d'étudiants qui s'inscrit en médecine, en pharmacie, en biologie ou en biochimie, il n'en reste plus qu'un quart à la fin de la première année. Des étudiants tout à fait brillants et compétents intellectuellement n'accèdent pas à la deuxième année», regrette le professeur Pierre Cosson, coordinateur du projet.
«Par ailleurs, ajoute-t-il, si le débouché principal des études de biologie demeure la thèse de doctorat, beaucoup d'étudiants sont plus attirés par les entreprises que par une carrière académique.» Or, la demande existe: «Environ 100 offres d'emplois dans le domaine des sciences de la vie sont publiées chaque mois, l'immense majorité (90%) venant du secteur privé.»
Entreprises négligées
En rassemblant tous ces éléments, une commission universitaire a conclu que «le monde de l'entreprise est assez largement négligé par les programmes actuels». Ayant interviewé une cinquantaine de personnes en position de recruter dans les entreprises, les membres de cette commission observent que «l'industrie locale recrute énormément à l'étranger.
C'est un paradoxe: nous refusons l'accès aux carrières biomédicales à 750 de nos étudiants chaque année et nous faisons venir en même temps des professionnels de l'étranger – même si je crois bien entendu aux vertus de l'ouverture et que nous aurons toujours besoin d'autres talents, vu le dynamisme du secteur», relève Pierre Cosson.
Le nouveau bachelor s'adresse donc à tous les étudiants tentés par une carrière scientifique au sein d'une entreprise. «C'est une formation pour ceux qui rêvent de créer une start-up, de découvrir, de tester ou de produire de nouveaux médicaments», résume le professeur.
Proche des études de médecine
Le programme, très proche de la première année de médecine au départ, s'en distinguera nettement par la suite. A une formation poussée en biologie humaine, il intégrera les développements technologiques: la génomique, la biotechnologie, la médecine personnalisée.
A terme, «l'idée est d'acquérir une vision globale du développement des produits de santé que sont les médicaments et les dispositifs médicaux (rétine artificielle, prothèse auditive, poche de sang, etc.) La formation couvrira tout le chemin de la recherche fondamentale à la mise sur le marché, en passant par les essais cliniques, les problèmes de production et les affaires réglementaires – démontrer aux autorités pourquoi il est souhaitable de mettre un produit sur le marché, par exemple.»
Le cursus mettra également l'accent sur la communication scientifique: la compréhension et l'analyse de données scientifiques, l'interaction avec les différents acteurs du monde biomédical, la faculté de s'adresser aux clients, aux partenaires financiers, aux autorités, aux patients ou au grand public.
Dès le master, un stage de six mois sera proposé, en entreprise ou en laboratoire. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'en avril; 30 à 60 places sont disponibles.
Renseignements: scibiomed@unige.ch
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