TerrorismeL'Europe en état d'alerte face à la menace «islamo-fasciste»
L'Europe est sous le choc après des attaques sanglantes d'un forcené, finalement abattu, à Copenhague. Pour la première fois, Manuel Valls a utilisé le terme d'«islamo-fascisme» pour qualifier la menace pesant sur le continent.
Les attaques du week-end à Copenhague qui ont fait deux morts, et ont visé comme à Paris la communauté juive et un lieu symbolique de la liberté d'expression, ont suscité une nouvelle onde de choc en Europe confrontée aux défis du terrorisme islamiste et de la protection des juifs du continent.
Alors que la police danoise poursuivait ce lundi 16 février son enquête sur le tueur, abattu dimanche par les forces de l'ordre et identifié par les médias comme Omar el-Hussein, le premier ministre français Manuel Valls a utilisé pour la première fois le terme d'«islamo-fascisme» pour qualifier la menace pesant sur l'Europe.
«L'unité doit être notre force»
«Pour combattre cet islamo-fascisme, puisque c'est ainsi qu'il faut le nommer, l'unité doit être notre force. Il ne faut céder ni à la peur, ni à la division», a déclaré Manuel Valls à la radio RTL.
Intervenant un peu plus d'un mois après les attentats de Paris qui avaient fait 17 morts, les événements de Copenhague ont eu un écho particulier en France, où le journal Le Figaro titrait lundi à la une: «L'Europe face à la contagion islamiste».
Ajoutant à l'émotion, plusieurs centaines de tombes du cimetière juif de Sarre-Union, dans l'est de la France, ont été profanées, suscitant une vive condamnation du président François Hollande et de son premier ministre, Manuel Valls parlant d'un acte «ignoble».
A Copenhague, la police a annoncé lundi que deux hommes souçonnés d'avoir aidé l'auteur présumé des attentats avaient été placés en détention. Ils devaient être déférés devant un juge dans la matinée
Le suspect, âgé de 22 ans, a été abattu dimanche vers 04h00 GMT par des policiers sur lesquels il avait ouvert le feu dans le quartier populaire de Nørrebro.
Attaque au fusil-mitrailleur
La première attaque, au fusil-mitrailleur, a eu lieu samedi vers 16 heures dans un centre culturel où avait lieu un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression. Y assistait le caricaturiste suédois Lars Vilks qui faisait l'objet de menaces et agressions depuis la publication en 2007 d'un de ses dessins représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien.
Le réalisateur Finn Nørgaard, 55 ans, qui se trouvait dans l'assistance, est mort atteint au thorax par une des dizaines de balles que l'assaillant a eu le temps de tirer, avant de fuir en voiture.
Trois policiers ont été blessés en s'interposant.
La seconde attaque a eu lieu à l'extérieur de la grande synagogue après minuit. Dan Uzan, un juif de 37 ans, qui montait la garde pour protéger les dizaines d'invités d'une bar-mitsvah, a été tué. Deux policiers ont également été blessés.
Le tireur présumé est «un jeune homme de 22 ans, né au Danemark, connu de la police pour plusieurs délits dont des infractions à la législation sur les armes et des violences», a annoncé la police dans un communiqué.
«Il est également connu pour ses liens avec des bandes de délinquants», a-t-elle ajouté.
D'après le journal danois Ekstra Bladet, l'homme était sorti de prison il y a deux semaines où il purgeait une peine pour avoir agressé il y a un an un homme de 19 ans dans la gare de Copenhague, sans raison claire.
Il était également connu des services de renseignements qui ont indiqué travailler «sur l'hypothèse selon laquelle la personne en question a pu être inspirée par les événements qui se sont déroulés à Charlie Hebdo à Paris».
Similitudes avec Paris
L'attaque par deux djihadistes français contre l'hebdomadaire satirique, le 7 janvier à Paris, avait fait 12 morts. Les assaillants avaient pénétré dans la salle de rédaction et y avaient ouvert le feu, avant de tuer un policier dans leur fuite.
Deux jours plus tard, un homme lié aux deux djihadistes avait pris en otage plusieurs personnes dans une supérette cacher à Paris, tuant quatre personnes de confession juive.
Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu dimanche à Copenhague, a lui évoqué «les mêmes haines qui se déploient dans plusieurs capitales de l'Union européenne».
Dans la soirée, il a annoncé que plusieurs centaines de tombes avaient été profanées dans un cimetière juif de l'est de la France.
«Le mépris de la dignité humaine»
Le premier ministre britannique David Cameron a dénoncé un «attentat effroyable» contre «la liberté d'expression et la liberté de culte» et la chancelière allemande Angela Merkel «le mépris de la dignité humaine» que trahissent ces attaques.
La cheffe du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, qui s'est rendue dimanche à la synagogue, a rappelé que «personne ne doit pouvoir impunément attaquer la société danoise ouverte, libre et démocratique».
Comme il l'avait fait après les attaques de Paris, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui appelé dimanche les juifs européens à s'installer en Israël.
De son côté, un haut responsable palestinien a condamné «dans les termes les plus forts» la double attaque de Copenhague, dénonçant un acte «absolument injustifiable».
AFP
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