FormationL'EPFL s'allie en toute connaissance de cause à l'économie
Le président de l'EPFL, Patrick Aebischer, rêve d'une «Health Valley» au bord du Léman sur le modèle de la «Silicon Valley», qui a été irriguée par les étudiants sortant de Stanford et de Berkeley.

«Ma vision est celle d'une 'Health Valley' sur l'Arc lémanique», a dit le président de l'EPFLdans une interview publiée samedi dans la Neue Zürcher Zeitung. Beaucoup de choses ont commencé à Stanford ou à Berkeley: Google et l'entreprise américaine de biotech Genentech, qui appartient à Roche, sortent de ce creuset.
Patrick Aebischer a la même ambition pour la Suisse romande. «Et nous voulons que le secteur privé investisse dans ce concept.»
Sur les 400 places d'enseignants à l'EPFL, 33 sont financées par des fondations. Et deux tiers d'entre elles le sont par l'économie privée.
Pas de droit de veto pour les sponsors
Les commanditaires ont le droit d'être représentés au comité de nomination et «d'éventuellement ne pas financer un candidat.» Cela n'est encore jamais arrivé. «Ce n'est pas un droit de veto.» Un professeur doué pourrait réclamer ses brevets et «a toujours la liberté de publier les résultats de sa recherche.»
L'EPFL avait été la cible de critiques au sujet du droit de regard de Nestlé sur le choix des professeurs des deux chaires que cette société cofinance. Le contrat signé en 2006 a été publié par l'hebdomadaire alémanique Wochenzeitungdébut mai après une demande déposée auprès du préposé fédéral à la protection des données.
En 2006, le géant vaudois de l'alimentation s'était engagé à financer deux chaires à raison de cinq millions de francs par an. Le champ de recherche portait notamment sur le rôle que joue la nutrition dans le développement cérébral des enfants.
Préserver les secrets commerciaux
Patrick Aebischer a défendu, dans son interview, son refus de publier le contrat avec Nestlé. Il avait «un problème» avec le principe de rendre cette information publique. «Maintenant, tout le monde sait dans quels domaines nous collaborons avec Nestlé, même nos concurrents.»
Il craint que la divulgation du contenu des contrats entre l'université et les entreprises dissuade ces dernières de coopérer avec l'EPFL . «C'est pourquoi je refuse de divulguer les détails des contrats de recherche. Ce serait injuste. Les entreprises doivent être en mesure de garder leurs secrets.»
Sa «grande peur» est que le secteur privé préfère poursuivre ses propres recherches, si les conditions que proposent les universités ne sont pas attractives. «Si nous diabolisons le secteur privé, nous devrons en supporter les conséquences.»
Forte croissance
Le patron de l'EPFL a souligné que la Suisse romande connaît la plus forte croissance économique en Suisse. Cette évolution s'explique par l'importance de la recherche. L'une des tâches de l'EPFL est le «transfert de technologie dans la société.»
L'EPFL lance en moyenne une start-up par mois et son parc de la science et de l'innovation offre 1700 places de travail. «Cet écosystème existe seulement parce que nous avons créé des interactions avec des entrepreneurs directement dans des entreprises, indirectement avec des start-ups. Il pressent bientôt les premières entrées en bourse.
«Pensée anglo-saxonne»
En 2012, plus de 100 millions de francs de capital-risque ont été investis dans des start-ups. L'argent vient principalement de «notre réseau». Certaines start-ups sont financées par du capital-risque en provenance des États-Unis.
Patrick Aebischer a évoqué son admiration pour la pensée anglo-saxonne, qui manque en Europe continentale. «Mon rêve a toujours été d'apporter cette philosophie à l'EPFL.»
Il a critiqué d'autres universités européennes, qui distribuent des diplômes à la chaîne, «mais dont les diplômés ne trouvent pas de travail». Contrairement à l'EPFL: «Près de 95% de nos diplômés ont trouvé du travail.»
ats/smk
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