L'autoroute du Chablais ne concurrence pas le train, selon le TCS
Le Touring Club Suisse déplore le recours de la ville de Genève contre le projet routier haut-savoyard. Il propose une gare couplée à un P+R.

«Cette réaction épidermique frise non seulement l'ingérence, mais révèle avant tout la méconnaissance des véritables enjeux de mobilité du Chablais haut-savoyard.» C'est en ces termes musclés que la section genevoise du TCS a torpillé mardi la décision de l'Exécutif de la Ville de Genève de recourir contre le projet d'autoroute du Chablais, comme il l'a fait la semaine dernière, réagissant au feu vert donné par Paris en faveur du tracé Thonon-Machilly. Une démarche que le TCS juge infondée à plusieurs titres.
Selon le Touring Club Suisse, la réalisation de ce tronçon autoroutier de 16,5 km n'aurait qu'un impact «limité» sur la circulation genevoise et pourrait même s'avérer bénéfique. Pour lui, le prolongement naturel de la future autoroute mène non pas vers le canton, mais vers l'axe du pied des Voirons, lui-même relié à l'autoroute Blanche (A40) à Findrol. «Un cheminement qui n'a aucun attrait pour un pendulaire à destination de Genève», assure le TCS, ce d'autant qu'à partir de cet axe, les itinéraires menant vers la Suisse sont soit saturés soit, pour ce qui concerne les voies rurales, ne sont pas voués à être aménagés pour un trafic accru.
D'après le TCS, les frontaliers chablaisiens continueront d'utiliser surtout la départementale 1005 (via Douvaine) où le club soutient par ailleurs le projet de ligne de bus performante. L'autoroute, elle, servira surtout aux relations entre le Chablais et le reste de la Haute-Savoie, prédit le club. Selon lui, elle pourrait même alléger Genève en offrant un itinéraire attractif pour les Genevois de la Rive gauche cherchant à gagner le Valais via le rivage français du Léman, sans passer par le centre-ville.
L'organisation suggère enfin de créer un parking-relais connecté au rail à la hauteur du carrefour des Chasseurs, cet échangeur situé sur l'axe qui connecte la future autoroute à la A40. Ce P+R serait relié à une nouvelle gare, la voie ferrée Évian-Annemasse, desservie par la ligne L1 du Léman Express se trouvant à 800 mètres du carrefour. «Les travailleurs en provenance des différentes vallées auraient ainsi l'opportunité d'accéder au train rapidement, en évitant de circuler en agglomération», imagine le TCS.
Un tel P+R ne concurrencerait-il pas justement le Léman Express dont les ramifications vont jusqu'à Évian, Saint-Gervais ou Annecy? «Avec cette proposition, nous pensions en premier lieu aux vallées Verte ou du Giffre qui, elles, ne sont pas desservies par le rail, répond Yves Gerber, directeur de la section genevoise du TCS. Un tel parking pourrait également devenir un pôle pour le covoiturage.»
Et avec de telles propositions, le TCS ne frise-t-il pas lui-même l'ingérence qu'il reproche à la Ville? «À la différence du Conseil administratif, nous n'intentons aucune action en justice mais formulons un simple avis en tant qu'organisation qui est partie prenante des commissions consultatives du Grand Genève.»
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