La police indienne a arrêté le suspect principal du viol brutal et du meurtre en avril d'une étudiante dans l'Etat du Kerala, dans le sud de l'Inde, a annoncé jeudi le chef de l'exécutif de cet Etat. Cette étudiante en droit de 30 ans avait été retrouvée morte fin avril chez elle, baignant dans une mare de sang, les intestins sortis du corps.

Des manifestations avaient été organisées dans le Kerala pour réclamer justice pour la victime. Son sort avait rappelé celui subi par une autre étudiante en 2012, morte de ses blessures après un viol en réunion à New Delhi et qui avait déclenché une vague de protestations.

Le chef de l'exécutif du Kerala, Pinarayi Vijayan, a annoncé jeudi qu'un journalier de 23 ans originaire de l'Assam (nord-est) avait été arrêté. «Les enquêteurs ont reçu des informations très complètes sur l'accusé. Il était sur le radar de la police depuis mercredi», a dit Vijayan, cité par l'agence Press Trust of India. Selon les médias locaux, le suspect devait être formellement placé en état d'arrestation en fin de journée.

Erreurs flagrantes

La ministre indienne des Femmes, Maneka Gandhi, avait reproché à la police en mai de cafouiller dans cette enquête, assurant qu'un audit indépendant avait relevé des erreurs flagrantes des policiers et des experts en médecine légale. Elle s'était exprimée peu avant les élections dans cet Etat, que son parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP), a échoué à remporter.

Le viol en réunion à New Delhi en 2012 de l'étudiante, morte de ses blessures, avait mis en lumière le haut niveau des violences sexuelles subies par les femmes en Inde. La loi sur ces violences a été durcie et les procédures judiciaires accélérées.

Quelque 36'735 viols ont été enregistrés en 2014 dans le pays et les défenseurs des droits des femmes estiment que ce chiffre est nettement inférieur à la réalité en raison de la stigmatisation sociale fréquente dont souffrent les victimes.

ats/afp