ImmigrationL'Allemagne appelle l'UE à agir face à l'afflux de réfugiés
Le ministre allemand du Développement Gerd Müller a appelé l'UE à passer au «mode urgence».

Le ministre allemand du Développement Gerd Müller a appelé l'UE à agir face à l'afflux de réfugiés en Europe. Berlin s'apprête à réviser à la hausse sa prévision du nombre de demandeurs d'asile pour 2015 qui pourrait grimper «jusqu'à 750'000», un chiffre record.
«La Commission européenne doit passer du 'mode vacances' au 'mode urgence'», a lancé Gerd Müller dans les colonnes du journal régional Passauer Neue Presse. «Nous avons enfin besoin d'un Commissaire européen aux Réfugiés», a-t-il ajouté, estimant que Bruxelles n'était pas à la hauteur de la crise.
Le Haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés Antonio Guterres a lui plaidé pour une meilleure répartition des réfugiés en Europe. «Sur le long terme, ce n'est pas gérable de voir seulement deux Etats de l'Union européenne - l'Allemagne et la Suède - prendre en charge la majorité des réfugiés», a-t-il déclaré au quotidien Die Welt.
«La plupart des personnes qui traversent en bateau la Méditerranée fuient conflits et persécutions. L'ensemble des Etats européens ont le devoir moral de les accueillir et l'obligation légale évidente de les protéger», a-t-il ajouté. En 2014, l'Allemagne a accueilli à elle seule près d'un tiers des demandeurs d'asile arrivés dans l'UE.
Hausse des prévisions
Le pays s'apprête à réviser à la hausse sa prévision du nombre de demandeurs d'asile pour 2015, selon le quotidien économique Handelsblatt. Citant des sources gouvernementales, le journal affirme «qu'au lieu des 450'000 demandeurs d'asile prévus, ce sont jusqu'à 750'000 qui pourraient (se présenter) cette année».
L'Office fédéral allemand des réfugiés n'a pas voulu commenter ce chiffre. Il a renvoyé à une conférence de presse du ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière prévue mercredi. Le chiffre de 750'000 requérants d'asile est largement supérieur au record enregistré en 1992 (438'191).
Dimanche, la chancelière Angela Merkel a estimé que la question des migrants dans l'UE allait occuper les Européens «bien plus que la Grèce et la stabilité de l'euro».
Renforts de policiers hongrois
Selon l'agence Frontex chargée des frontières extérieures de l'espace Schengen, le nombre de migrants arrivés aux frontières de l'Union européenne a triplé en juillet par rapport au même mois de l'an dernier, à 107'500. Ils n'étaient que 70'000 en juin.
Dans ce contexte, la Hongrie va envoyer «plusieurs milliers de policiers» en renfort à la frontière à la Serbie, où Budapest a entrepris de construire une clôture. Leur mission sera de mission de «défendre cette portion de frontière», selon le chef de cabinet du premier ministre Viktor Orban.
Afflux en Grèce
Malgré tout, l'afflux se poursuit. Pas moins de 20'843 migrants sont arrivés en Grèce par la mer la semaine dernière (du 8 au 14 août), a annoncé mardi à Genève le Haut Commissariat de l'ONU aux Réfugiés. Ce nombre représente presque 50% du total des arrivées de migrants par la mer en Grèce en 2014.
Le HCR a demandé à Athènes le renforcement «d'urgence» des structures d'accueil sur les îles et dans le reste du pays et la mise en place d'une «structure unique chargée de coordonner la réponse d'urgence» à cette crise. Il faut aussi «mettre en place un mécanisme d'assistance humanitaire adéquat».
Concernant les arrivées de la semaine dernière, 82% des requérants venaient de Syrie, 14% d'Afghanistan et 3% d'Irak. La «grande majorité de ces arrivants devraient recevoir le statut de réfugiés», a précisé le HCR.
Cet afflux s'accompagne de son lot de drames. Mardi, cinq migrants syriens, partis de Turquie, sont morts noyés lorsque l'embarcation dans laquelle ils se trouvaient a coulé, selon l'agence Anatolie.
Passeurs arrêtés
Samedi, 49 migrants étaient morts asphyxiés dans la cale d'un navire au large de la Libye. Les autorités italiennes ont annoncé mardi avoir arrêté huit passeurs présumés parmi les plus de 300 rescapés de ce drame arrivés à Catane, en Sicile.
Un Marocain de 20 ans a été identifié comme le capitaine de cette barque de 13 mètres de long. Les sept autres responsables étaient chargés de maintenir l'ordre, et en particulier d'empêcher la cinquantaine de passagers de la cale de monter sur le pont, pour éviter de faire chavirer l'embarcation.
Ils ont frappé «à coups de poing, de pied, de bâtons et de ceinture sur la tête de ceux qui essayaient de trouver un peu d'air» et «d'avoir une chance de survivre», a expliqué le procureur adjoint de Catane.
ats
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