EnquêteL'accident de Sierre causé par l'inattention ou un malaise
Sur la base d'expertises, le procureur valaisan Olivier Elsig a privilégié deux causes dans l'accident du car de Sierre: l'inattention ou le malaise du chauffeur.

L'inattention du chauffeur ou un malaise, ou les deux sont à l'origine de l'accident de car de Sierre. Les expertises demandées par le procureur valaisan Olivier Elsig lui permettent de privilégier ces causes. Les familles ont été informées de ces conclusions.
Le procureur a reçu les deux rapports concernant la pathologie coronarienne du chauffeur ainsi que le médicament antidépresseur qui lui était prescrit. La pathologie aurait pu causer un malaise, indétectable a posteriori, à l'origine de l'accident, a communiqué mardi le procureur.
Selon l'expertise, le phénomène est rare et rien ne permet d'imputer une défaillance du chauffeur à cette pathologie. Quant au médicament, l'expertise juge peu probable qu'il ait été de nature à restreindre la capacité de conduite du chauffeur.
Problème cardiaque
L'autopsie du chauffeur au lendemain de l'accident avait permis de déceler une pathologie coronarienne à l'artère coronaire gauche, précise le procureur. Les investigations et les analyses toxicologiques ont montré que le chauffeur prenait quotidiennement un antidépresseur.
Ces éléments ont nécessité des expertises complémentaires réalisées par le Centre universitaire romand de médecine légale. Le rapport précise que la pathologie est peu fréquente chez des hommes jeunes. Le chauffeur avait 34 ans.
Cette pathologie peut provoquer un infarctus aigu, une angine de poitrine ou une arythmie cardiaque. Mais aucun élément concret ne permet d'imputer une éventuelle défaillance du chauffeur à cette pathologie, précise le procureur.
Médicament hors de cause
Une impulsivité suicidaire du chauffeur est également écartée. Il prenait un médicament antidépresseur contenant de la paroxétine, laquelle peut favoriser une pulsion suicidaire en début de traitement.
Mais le chauffeur prenait ce médicament depuis près de deux ans et la dose standard a été diminuée de moitié au début 2012 en vue d'un arrêt complet, précise le procureur. Le médecin traitant du chauffeur a aussi précisé qu'il n'avait aucune raison de penser que son patient était suicidaire.
Au vu de la durée du traitement et du dosage du médicament, les experts considèrent peu probable que les effets de la paroxétine aient pu restreindre la capacité de conduire du chauffeur. Le procureur a écarté cet élément comme cause possible de l'accident.
Classement envisagé
Les familles ont été informées de la teneur de ces rapports et des résultats d'ensemble des investigations. Le procureur s'est rendu en Belgique à cet effet. Il envisage désormais un classement de la procédure. Une synthèse sera établie à l'intention des parties.
Celles-ci auront un délai pour demander des compléments d'enquête. Le procureur en fixera la durée, qui pourrait aller de 30 à 60 jours, d'entente avec les parties.
Le 13 mars 2012, un autocar qui transportait deux classes en provenance des villes flamandes de Lommel et d'Heverlee percutait une paroi d'un tunnel autoroutier à Sierre, faisant 28 morts, dont 22 enfants.
Les victimes revenaient de vacances de neige dans le Val d'Anniviers (VS) et s'apprêtaient à rentrer en Belgique. L'accident avait suscité une forte émotion, tant en Suisse qu'en Belgique.
ats
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.