Récit de concertKent Nagano, une musique aux couleurs pâles
En concert avec trois pianistes de la famille, le chef américain n’a pas mis le feu au Victoria Hall.

À la lecture de l’épais catalogue de saison de l’Orchestre de la Suisse romande, on se disait qu’il y avait là une des propositions fortes de l’année, dont les traits plus que singuliers ont fait par ailleurs lever les antennes des mélomanes. Alors, la foule des grands soirs est venue accueillir, mercredi soir au Victoria Hall, le passage plus que rare de cette figure légendaire du paysage classique qu’est Kent Nagano. Et tout le monde a attendu aussi l’éclosion de son projet, résolument hors norme, consistant à faire cohabiter, face à l’OSR, six mains et trois pianos: ceux de l’épouse, de la belle-sœur et de la fille du chef. Soit, respectivement, Mari et Momo Kodama, avec Karin Kei Nagano.