diplomatieJournée noire pour Israël qui subit trois revers
Israël a dénoncé avec virulence la réunion des Etats parties aux Conventions de Genève.

Israël a dû avaler des couleuvres mercredi 17 décembre. L'Etat hébreu a réagi avec colère au retrait du Hamas de la liste terroriste européenne et au soutien européen de «principe» à la reconnaissance de l'Etat palestinen. De plus, les Etats parties aux Conventions de Genève lui ont aussi demandé de respecter le droit international humanitaire.
Le Tribunal de l'Union européenne qui se penchait sur mise au ban du Hamas ne s'est pas prononcé sur le fond, mais en fonction d'un vice de procédure. Les juges ont estimé que cette mise au ban était fondée «non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d'autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d'Internet». Le Hamas a salué «la correction d'une erreur historique de l'Union européenne».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est déchaîné. «Le Tribunal de l'UE a retiré le Hamas de la liste d'organisations terroristes (...), il semble que beaucoup trop (de gens) en Europe, où six millions de juifs ont été massacrés, n'ont rien appris», a-t-il affirmé.
Sanctions
La Commission européenne a pourtant d'emblée assuré que l'UE «considère toujours le Hamas comme une organisation terroriste», et qu'elle «prendra en temps voulu les actions correctives appropriées, y compris un appel éventuel». L'UE «va prendre une nouvelle décision, avec de nouvelles données» pour court-circuiter la décision du Tribunal, a assuré un diplomate européen.
Les Etats-Unis ont exhorté l'UE à maintenir ses sanctions. «La position des Etats-Unis à l'égard du Hamas n'a pas changé. Le Hamas est une organisation terroriste étrangère», a mis en garde la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki.
L'UE avait inscrit la branche armée du Hamas sur cette liste en décembre 2001, après les attentats du 11 septembre, puis y avait ajouté sa branche politique en 2003.
Gel des avoirs maintenu
Le délai d'appel de cette décision est de deux mois. Dans l'intervalle, le Hamas reste sanctionné et le gel de ses avoirs dans l'UE est maintenu, a expliqué une source européenne.
Benjamin Netanyahu n'en a pas moins exigé que l'UE replace «immédiatement» le Hamas sur la liste. Sa colère a été alimentée par un vote du Parlement européen, qui a apporté son soutien de «principe» à la reconnaissance de l'Etat palestinien, sans toutefois appeler les Etats membres de l'UE à le faire.
Le Parlement européen «appuie en principe la reconnaissance de l'Etat palestinien et la solution fondée sur deux Etats», mais cela «devrait aller de pair avec le processus de paix, qui devrait être remis en marche», selon la résolution adoptée par 498 voix contre 88.
En retrait
Le compromis des eurodéputés paraît en retrait par rapport aux initiatives récentes dans certains Etats membres. La Suède a ainsi reconnu l'Etat de Palestine et les parlements français, britannique, espagnol, irlandais et luxembourgeois ont appelé à cette reconnaissance.
Mercredi toujours, les Etats parties aux Conventions de Genève ont demandé à Israël de respecter le droit international humanitaire. La Suisse, qui organisait la conférence sur le Proche-Orient à Genève, a souligné que la déclaration adoptée par 126 pays a bénéficié d'un large soutien.
A l'issue de la réunion, l'ambassadeur Paul Fivat, chef de la délégation suisse, a souligné que le document en dix points ne crée pas de nouvelles obligations, mais réaffirme les règles que toutes les parties doivent respecter. Absent des débats, Israël a dénoncé avec virulence la réunion. La conférence «confère une légitimité à des organisations terroristes», selon l'Etat hébreu.
Résolution palestinienne à l'ONU
Israël pourrait encore essuyer un quatrième revers d'ici quelques jours. A New York, les Palestiniens devaient proposer mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU une résolution réclamant la fin de l'occupation israélienne.
Pour l'heure, le texte palestinien n'a pas encore été distribué. Même après son dépôt, il faudra encore quelques jours pour qu'il soit traduit et que les ambassadeurs du Conseil consultent leurs capitales pour savoir s'ils choisissent le veto (apanage des cinq membres permanents), le oui, ou l'abstention. Washington a menacé de bloquer la résolution.
ats
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