
Jeudi 17 février est donc jour de levée. Un jour à marquer d’une croix blanche sur fond rouge pour la plupart des habitants de ce pays.
La levée de la majorité des mesures sanitaires est ainsi au cœur de toutes les discussions. Ce mot libérateur circule dans les familles, au boulot, au bistrot, dans les journaux. Je ne vais donc pas en rajouter une couche sur le sujet, l’heure étant plutôt à l’allègement.
Car qui dit «levée» dit soulagement. Enfin, pas toujours, si l’on prend le temps de se plonger dans les dictionnaires ou de se creuser un peu les méninges. Et c’est fou, quand on y pense, tout ce qu’un mot peut raconter…
Il y a la levée des impôts, qui fait souvent mal au porte-monnaie du contribuable. Ou la levée des troupes, telle qu’elle se pratique pas si loin de chez nous pour faire peur aux voisins. Et si la levée d’écrou peut soulager un détenu, la levée du corps, elle, reste un passage difficile pour les proches.
Une levée de boucliers doit se gérer avec doigté par celui ou celle qui a pris une décision ne faisant pas l’unanimité. La levée de fonds restant souvent moins conflictuelle.
Et puis il y a la levée des ordures, dont la date est inscrite dans le calendrier communal, la levée quotidienne de la boîte aux lettres, la levée des cartes de jeu, qui n’a rien à voir avec la levée de la pâte du boulanger, pleine de promesses gourmandes.
Au rayon des plaisirs de la bouche, citons aussi les côtes levées, désignant semble-t-il une pièce de viande de porc. J’ai croisé en chemin l’expression «cul-levé», une technique de chasse consistant à faire sortir les oiseaux de leur repaire pour les tirer quand ils sont à portée de fusil. Pas sympa, ce «cul-levé», contrairement au pied levé.
On dit aussi à main levée, pour la docte assemblée qui vote la fin des mesures sanitaires. Il y aurait encore à dire, mais là, je dois lever le camp…
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Encre bleue – Jeudi, jour de levée!