Jean-Michel Olivier: Grâce à Venise

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Jean-Michel Olivier: Grâce à Venise
Qui étiez-vous avant d'être ? Que serez-vous quand vous ne serez plus ? Venise ! Mais qui êtes-vous donc ? Je suis l'écrivain-voyageur, le flâneur, le témoin silencieux, le photographe en repérage, Casanova l'aventurier, obligé de quitter l'habit ecclésiastique après avoir prononcé un sermon désastreux à l'église San Samuele alors qu'il était ivre mort, et Carpaccio, le peintre des vedute, qui nous fait vivre la vie de Sainte Ursule, Marco Polo toujours sur le départ, Le Titien rêvant de la Vénus d'Urbino, Claude Monet et sa femme Alice arrivant au Palazzo Barbaro, en octobre 1908, en face de la Salute, Goldoni venant serrer la main du prêtre roux, Vivaldi, qui vient d'abandonner la messe pour aller transcrire, dans la sacristie, ses fantômes musicaux. Je suis l'insatiable curieux des palais, des églises, des musées, de la mer indomptable. L'agent secret au service de Venise. (...) Texte de Jean-Michel Olivier lu par le journaliste Philippe Revaz, le 15 décembre 2019 au Victoria Hall, lors du concert « Noël à Venise » de la Cappela Genevensis sous la direction de Claude-Xavier Hollenstein, avec des œuvres de Vivaldi et Zelenka.
Au début, pour se lancer, il faut un peu d'esprit d'aventure. Tout n'est pas encore très clair. On ne sait pas où on peut entrer, ni où l‘on sort. Quai 1 ou Quai 2 ? Prend-on les escaliers, l'ascenseur ou les escaliers roulants ? Les panneaux explicatifs manquent encore. Dimanche, je n'ai pu y tenir. Il fallait que je l'essaie. A partir de Champel, après avoir zigzagué le long des serpentins de béton qui enserrent la centaine d'arbres plantés, j'ai pris l'ascenseur descendant vers le quai pour la direction d'Annemasse. Pendant le trajet, qui se passe entièrement en tunnels, j'ai entamé la conversation avec ma voisine qui, comme moi, était venue en curieuse. En 10 minutes, nous étions à quai. (...) Lundi, je suis retournée à Champel. Comme j'avais cru comprendre qu'on pouvait y accéder à partir de l'Hôpital, je suis allée demander le chemin à l'Accueil. La préposée aux renseignements l'ignorait. Elle avait essayé de trouver la réponse sur internet, sans succès. Pourtant dans le hall d'entrée un panneau indique les horaires des trains, mais il n'explique pas comment s'y rendre. Ressortant de l'Hôpital, dans la direction de Champel , on ne peut manquer de trouver au bas de l'avenue de Beau Séjour la majestueuse entrée du passage. (...) C'était la fin de l'après-midi, le train qui venait des Eaux-Vives – une gare déjà très animée, m'a-t-on dit – était plein. La preuve que ce nouveau moyen de locomotion est utile et sera très apprécié. N'en déplaise aux grincheux.
Arnaud Cerutti: Philippe Senderos a laissé une trace
Il a actionné le clap de fin ce lundi, mais pour certains c'est comme s'il était parti depuis un bon moment déjà. Non, ce n'est pas faire injure à Philippe Senderos que d'avoir quelque peu «oublié» ses derniers mois de footballeur. Il faut sans doute davantage y voir une forme de respect, comme dans l'épilogue d'une relation amoureuse de laquelle on tient à ressortir en ne conservant que les bons moments. Et ma foi, ceux de ce «bon vieux Philippe» remontent à quelques années déjà. Mais quels souvenirs, bon sang! Oui, le Genevois a été de ses quelques rares mais si précieux personnages qui ont sonné la révolte du football suisse, qui ont rallumé sa flamme au début des années 2000, alors que celui-ci se reposait sur son bonheur inachevé de l'ère Roy Hodgson. (...) La rage au cœur, la rage au ventre, le Genevois a laissé l'une des plus belles images; celle d'un défenseur qui était prêt à tout donner, à s'arracher, pour que son pays se rapproche des sommets. La Suisse s'en souviendra. Au moment de raccrocher les crampons, et même s'il n'est certainement pas allé au bout de ses immenses possibilités, Philippe Senderos peut bomber le torse. Sa carte de visite est belle et, surtout, il a laissé une trace. Sur la tête d'un défenseur sud-coréen bien sûr, mais aussi dans l'histoire du foot suisse.
Toni Gambuzza: L'Assemblée fédérale, le pouvoir et les Calendes grecques
(...) Les Verts devaient proposer une candidature et, si dans le lot des remarques de cette Presse toutes ont leur part de vérité, il n'en demeure pas moins que le temps politique des partis compte tout autant et met en avant leur rapport au pouvoir. Le message des Verts est très clair ; le temps de la formule magique a vécu, comme les trente glorieuses et l'époque des guerres empiriques. Si pendant celles-ci le pays s'est épargné les combats, certains citoyens trouvaient un précaire avenir dans les troupes belligérantes marquant sans cesse le premier pas de l'interdépendance entre les peuples. Aujourd'hui, Les Verts sortent vainqueur de leur non-élection et à plus d'un titre. Si chacun veut conjuguer économie et écologie, les moyens sont tellement divergents que Les Verts ne pourraient en aucun cas soutenir tous les projets sans se compromettre comme les Socialistes et le transfert de charge de la Confédération vers la population avec la LAMal. Alors quoi, tout est vacuité et langue de bois ? pas si sûr ! Madame Amaudruz a ouvert une brèche en rappelant que Les Verts auraient pu briguer le poste de Chancelier ; Bigres une esquive frontale qui pourrait avoir le goût de l'amertume. Pourtant cette proposition est des plus habile car pour donner de l'âme aux projets et du corps aux textes législatifs, quoi de mieux que d'en être le premier auteur. (...)
Philippe Souaille: Tous les chemins du terrorisme mènent à Damas
Parvenir à faire croire aux européens - particulièrement aux seuls qui soutiennent les rebelles syriens - que les attentats terroristes visent justement les pays de leurs seuls soutiens, c'est particulièrement retors et c'est ce qu'est parvenu à faire Damas, en inventant de toutes pièces une nouvelle organisation terroriste islamique, à base d'ex-officiers du renseignement irakien de Saddam Hussein…
David Frenkel: Le cheminement égoïste et injuste des cheminots français
En observant la grève des cheminots qui a lieu en France, et sans entrer en matière sur la question de savoir si la cause est justifiée, on est amené à à découvrir une grave injustice. Dans le secteur privé, et dieu sait s'il y a matière à revendiquer, aucun syndicat n'ordonnerait de faire grève, car il sait que cela n'aurait pas un grand impact. Seuls en seraient affectés les particuliers qui s'approvisionnent auprès de l'entreprise entrée en grève; ils risqueraient d'ailleurs d'aller s'approvisionner chez la concurrence. De plus, dans un marché d'emploi saturé, les patrons auraient beau jeu de brandir l'arme du licenciement. Il est donc inique qu'une classe d'employés, chargés de faire fonctionner un service public, prennent, par leur grève, des centaines de milliers de gens en otage…
Didier Bonny: « Sorry We Missed You » : une réalité qui interpelle
(...) A la lecture de ce synopsis, on aura compris que Ken Loach est fidèle à son cinéma en dénonçant les injustices sociales et cette société qui n'hésite pas à broyer les humains à l'aide des nouvelles technologies au nom du profit. Et avec des dommages collatéraux très importants sur la vie de famille, en l'occurrence. Filmé de manière très réaliste, « Sorry We Missed You » s'apparente plus à un documentaire qu'à un film de fiction ce qui entraîne une certaine lourdeur et par moment un peu d'ennui. Il y a certes quelques belles scènes émouvantes, mais le côté trop démonstratif du film (que de malheurs en si peu de temps) les relègue trop souvent au second plan. Si « Sorry We Missed You » ne retrouve donc pas le superbe équilibre entre critique sociétale et émotion qui prévalait dans le formidable « Moi, Daniel Blake », il n'en demeure pas moins qu'un film de Ken Loach vaut toujours la peine d'être vu, même quand il n'est pas totalement réussi, car il renvoie à une réalité qui ne peut qu'interpeller. (3 étoiles) (...)
Pascal Holenweg: Ahmed Gaïd Tebboune ou Abdelmadjid Salah ?
(...) L'historien Mohammed Harbi, ancien militant du FLN (pendant la lutte pour l'inépendance, et pendant quelques années après), sans illusion ni sur le parti ni sur le régime, salue le mouvement populaire : "le Hirak fait preuve d'une créativité (...) que j'admire, ainsi que d'une intelligence populaire vis-à-vis de celui qui a le pouvoir. Même si les choses ne tournent pas comme ils le souhaitent, il y a dans cette vitalité les germes d'une recomposition". Le nouveau président (dont le fils est en prison, en détention provisoire pour son implication dans une sombre affaire de trafic d'influence liés à la saisie de 700 kilos de cocaïne) a déclaré vouloir "tendre la main au Hirak", ouvrir le "dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle et restaurer la confiance entre les enfants du pays" et vouloir amender la Constitution en la soumettant à référendum populaire -mais sans dire le teneur de cet amendement. Orle mouvement à qui le président (mal) élu tend la main ne veut ni de cette main, ni de ce président et n'accepte pas la pérennisation du pouvoir réel par l'élection contestable d'un pouvoir de façade. La question qui se pose au pouvoir réel va être : comment faire taire la rue ? Sans doute par la calomnie et la répression : Le 11 novembre, 21 manifestants ont été condamnés à six mois de prison ferme pour avoir brandi le drapeau amazigh (berbère), un acte qualifié d'"atteinte à l'unité nationale") et 400 manifestants ont été arrêtés, dont l'un des leaders du Hirak, l'ancien Premier secrétaire du Front des Forces Socialistes, Karim Tabbou, qui a entamé une grève de la faim. (...)
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